Véhicules électriques, relations constructeurs/concessions et perspectives économiques sont les sujets abordés lors du sommet de la CADA en ligne.
En raison de la pandémie en cours et des limites imposées à la participation aux événements intérieurs, la Corporation des associations de détaillants d’automobiles (CADA) a de nouveau tenu en ligne le 18 février dernier son Sommet 2022.
Présenté comme le Sommet canadien de l’automobile et commandité exclusivement par Financement auto TD, l’événement a eu lieu un jour après que le premier ministre Justin Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence pour la première fois dans l’industrie canadienne pour empêcher les camionneurs et les manifestants de bloquer la circulation aux frontières canado-américaines. Ce blocus a paralysé le secteur canadien de l’automobile en empêchant la circulation des marchandises.
Le président de la CADA, Peter Heppner, a ouvert le Sommet sur un aperçu des temps difficiles causés par la pandémie au cours des deux dernières années et de son impact sur tous les secteurs de l’industrie.
Il a déclaré que la CADA s’est engagée à défendre les intérêts de ses plus de 3 200 concessionnaires membres et que les associations de concessionnaires nationales et provinciales ont vraiment tenu leurs promesses en veillant à ce que les concessions soient classées comme « services essentiels » et incluses dans les programmes de soutien gouvernemental et économique.
Il a souligné que le Sommet de 2022 se concentrerait sur les changements stratégiques qui se produisent dans l’industrie, comme la transition vers l’électrification et l’évolution des modèles d’affaires mis en œuvre dans différentes juridictions dans le monde entier.
« Nous espérons que vous repartirez avec une vision, des idées, des pensées et des outils qui vous aideront à naviguer en période de turbulences », a-t-il déclaré. « Comme vous le faites déjà, soyez assuré que vous n’êtes pas seul. Vous pouvez compter sur la CADA et sur votre association provinciale. »
La session d’ouverture, intitulée « Quick Takes », a présenté une table ronde sur diverses questions modérée par Jason Stein, animateur de l’émission de radio SiriusXM Cars and Culture. Le panel était composé des personnes suivantes : Don Romano, président-directeur général, Hyundai Auto Canada Corp. ; Larry Hutchinson, président-directeur général, Toyota Canada Inc. ; Don Durst, vice-président principal, Subaru Canada; Vito Palladino, président, Audi Canada; et Howard Thompson, vice-président, Ventes et Distribution, Financement automobile TD.
Don Durst a fait un commentaire sur le problème des inventaires au nom de tous les constructeurs.
« Nous allons gérer ce problème tout au long de 2022, et il y aura des effets persistants en 2023 ; mais dans l’ensemble, ça s’améliore à chaque mois », a-t-il déclaré.
Lorsque Le modérateur, Jason Stein, lui a demandé où allait l’industrie, Don Romano a fait une plaisanterie : « Physiquement ou mentalement ? Les choses sont difficiles, mais nous avons déjà eu des défis à relever et nous avons toujours été en mesure de les relever. »
Au sujet de l’électrification, Vito Palladino a déclaré : « En ce qui concerne la transition, il est extrêmement important que nous nous assurions de faire cette conversation avec nos clients, et que nos concessionnaires soient au centre de cette transition. Il y a beaucoup d’enthousiasme, et l’on est encore dans un environnement d’apprentissage. »
Huw Williams, président d’Impact Public Affairs Corp., a interviewé Beata Caranci, économiste en chef et vice-présidente principale du Groupe Banque TD, qui a déclaré que le secteur de l’automobile est sensible aux taux d’intérêt. Elle a déclaré que, historiquement, lorsqu’il y a eu une hausse de 1 % des taux d’intérêt sur une période de cinq ans, cela équivalait à une baisse de 2,5 % des ventes. Mais elle a ajouté qu’en raison de la demande refoulée des consommateurs, elle pourrait être plus faible cette fois-ci.
Elle a déclaré que l’objectif du gouvernement fédéral de voir les ventes de véhicules zéro émission représenter 100 % des ventes totales d’ici 2035 est un peu ambitieux. Elle a déclaré que l’atteinte de 50 à 60 % d’ici 2030 constituerait toujours un « changement significatif » de la demande.
L’éditeur d’Affaires automobiles, Niel Hiscox, a poursuivi avec une table ronde sur la façon dont l’électrification provoque un virage radical dans l’industrie de l’automobile. Le panel était composé des personnes suivantes : Brian Kingston, président et chef de la Direction, Association canadienne des constructeurs de véhicules; David Adams, président, Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada; Flavio Volpe, président, Automotive Parts Manufacturers’ Association; Jerry Dias, président national, Unifor; et Tim Reuss, président et chef de la Direction de la CADA.
En ce qui concerne les objectifs mondiaux en matière de VZE, David Adams a déclaré : « Nous avons un long chemin à parcourir en très peu de temps pour atteindre cet objectif. Nous devons examiner une gamme complète d’outils pour nous assurer que nous sommes en mesure de réduire les émissions provenant des transports et, franchement, de retirer certains des véhicules plus anciens de la route. »
Tim Reuss a déclaré que les concessionnaires sont enthousiasmés par les occasions d’affaires liées à la vente de véhicules électriques, mais que la conversion ne peut pas être réalisée en tenant « quelques salons de marque et quelques centres urbains ».
Il a souligné que les membres de la CADA doivent collectivement fournir aux consommateurs de l’information et des connaissances sur les véhicules électriques et leur donner l’assurance qu’ils disposent d’un réseau fiable et étendu avec des personnes qualifiées au Service.
Il a déclaré que la principale question que les consommateurs qui envisagent d’adopter un véhicule électrique posent aux concessionnaires, c’est « où dois-je faire la recharge ? » Il a ajouté que les politiciens de tous les paliers de gouvernement ne comprennent habituellement pas cela.
« Je voudrais mettre au défi les politiciens qui proposent l’adoption des véhicules zéro émission d’utiliser eux-mêmes un véhicule électrique tous les jours », a-t-il déclaré. « Je ne veux pas dire par là de demander à leur chauffeur de recharger lui-même la batterie tous les jours – la plupart des Canadiens n’ont pas ce luxe – d’utiliser ce véhicule électrique pour se déplacer dans les banlieues ou les zones urbaines où vivent leurs électeurs et de voir à quoi les gens sont confrontés. »
Il a dit que ce qu’il faut, c’est un effort concerté entre les autorités fédérales, provinciales et municipales qui ont le contrôle sur des choses comme les codes du bâtiment.
« Il ne suffit pas de faire une proclamation et de souhaiter ensuite que tout se fasse », a déclaré Tim Reuss. « Un travail acharné et continu est nécessaire. »
M. Reuss a animé un panel de concessionnaires sur l’adoption de l’électrification : Hugo Jeanson, copropriétaire et directeur de Bourgeois Chevrolet, Rawdon, Québec; Bill Harbottle, président, Jim Pattison Auto Group, B.C.; et Amin Tejani, vice-président, Opérations, Weins Auto Group, Ontario. Hugo Jeanson a été l’un des concessionnaires les plus actifs au Canada en matière d’électrification depuis environ 10 ans et en vendant entre 400 et 500 véhicules électriques chaque année.
« Ce que nous avons fait, c’est garder cela simple », a-t-il déclaré. « Beaucoup de concessionnaires voient beaucoup d’obstacles, mais nous avons compris en essayant les véhicules électriques, en en tombant amoureux et en essayant, évidemment, d’amener le client vers le véhicule électrique. »
Bill Harbottle a déclaré que le gouvernement de la Colombie-Britannique s’est beaucoup concentré sur ses programmes de véhicules électriques avec divers rabais qui ont « considérablement alimenté le secteur des véhicules électriques » et les ont rendus plus abordables pour le consommateur.
Amin Tejani a déclaré que le mouvement vers l’électrification sera « le plus grand changement fondamental » pour les concessionnaires. Ce mouvement traîne sérieusement de la patte en Ontario depuis que le gouvernement conservateur nouvellement élu a mis fin aux remboursements provinciaux en 2018.
Il ajoute qu’il était nécessaire d’obtenir un dialogue « plus sérieux et plus clair » entre les constructeurs et les concessionnaires de leurs marques.
« Ils font de leur mieux, mais il y a beaucoup d’information et du côté des constructeurs, c’est différent », a-t-il déclaré. « L’un des plus grands défis liés aux investissements que nous devons faire est de savoir à quoi ressemblera l’avenir ? À l’heure actuelle, nous sommes en quelque sorte à adopter une forme d’étapisme. Cela va arriver plus tôt que nous le pensons. »
Tim Reuss a eu quelques mots d’encouragement pour les membres de la CADA lors d’une table ronde sur la relation constructeur/concessionnaire qui a réuni des dirigeants d’associations de concessionnaires d’Europe, d’Australie et du Brésil. Il a déclaré que la CADA avait élaboré des principes directeurs au cours des derniers mois. « La CADA s’oppose à toute action unilatérale de la part des constructeurs qui ignorent l’intérêt des concessionnaires et soutiendra activement ses membres dans la protection de leurs droits », a-t-il déclaré.
Le Sommet de la CADA a également présenté une mise à jour d’Erin Kerrigan, de Kerrigan Advisors, sur le marché d’achat/vente pour les concessions, de même qu’une séance de questions et réponses de clôture mettant en vedette Jason Stein interviewant Mark Reuss, président de General Motors, pour sa populaire émission de radio SiriusXM Cars and Culture avec Jason Stein. L’épisode a fait ses tout premiers débuts au Sommet de la CADA et a ensuite été rejoué sur SiriusXM et sur une foule de plateformes de baladodiffusion.
Le Sommet a également annoncé les gagnants des Prix satisfaction des concessionnaires 2021 et a présenté une vidéo en l’honneur des lauréats de la CADA 2021 : Mike Stollery, Groupe de concessions AutoIQ; Michael Rawluk, AutoCanada Inc.; et Michelle Melendy, Western Kia, Corner Brook, Terre-Neuve-Labrador.
