C’est un monde fou

De nos jours, l’exploitation d’une concession d’automobiles n’est pas faite pour les âmes sensibles. Êtes-vous toujours dans le jeu ?

Actuellement, en 2023, nous nous retrouvons dans un monde fou.

Les concessionnaires doivent composer avec de nombreuses influences extérieures pour gérer le reste de l’année 2023 et au-delà. Voici quelques réflexions :

Au cours de ces derniers mois, nous avons assisté à une augmentation spectaculaire des problèmes apparents liés au changement climat dans le monde. De violents ouragans, des incendies de forêt à grande échelle, une chaleur insupportable en Europe et de graves inondations font tous les nouvelles du soir. La qualité de l’air à l’échelle mondiale, y compris au Canada, a été affectée par le courant-jet qui propagent la fumée des incendies de forêt à grande échelle sur des terres lointaines.

Au Canada plus précisément, des pompiers provenant de pays comme la Corée-du-sud, l’Australie, les États-Unis et autres sont intervenus pour tenter de contrôler la situation. La tâche .tait gigantesque. Comme si cela ne suffisait pas, les inondations ont causé des dégâts incroyables et déplacé les habitants et les entreprises. L’Est du Canada a subi un ouragan, des incendies de forêt et de graves inondations au cours des derniers mois, et d’autres régions du Canada sont aux prises avec des incendies de forêt constants. Comment les gouvernements réagiront-ils et comment feront-ils leur part pour freiner les changements climatiques. Est-ce encore possible ?

Le conflit de travail au port de Vancouver a retardé le processus de reprise économique et crée des pressions inflationnistes alors que le déséquilibre de l’offre et de la demande continue de faire grimper les prix.

« De nombreux concessionnaires à qui j’ai parlé s’inquiètent pour leur avenir compte tenu de la longue liste d’incertitudes. »

La Banque du Canada poursuit sa lutte contre l’inflation en continuant d’augmenter son taux directeur, ce qui, en soi, provoque des pressions inflationnistes.

Ensuite, il y a encore des problèmes de chaîne d’approvisionnement, mais heureusement, ils semblent se résorber de jour en jour.

Nous prenons tous conscience du risque que présente la technologie des batteries sur la sécurité. Nous en apprenons plus chaque jour.

Le grand navire cargo qui se dirigeait vers le Japon depuis l’Allemagne, au moment d’écrire ces lignes, dérivait au large de la Belgique. L’équipage a dû être évacué, et le navire a continué à dériver. L’incendie a détruit plus de 2 850 véhicules dont 498 seraient des véhicules électriques. Il semble que les batteries des véhicules électriques étaient à blâmer.

Apparemment, le CO2 est très efficace pour éteindre un incendie sur un véhicule à moteur thermique, mais il est totalement inefficace pour lutter contre un incendie de véhicule électrique. On rapporte que plus de 100 000 litres d’eau sont nécessaires par voiture pour éteindre un incendie de véhicule électrique. Cependant, selon les rapports, cela risque de faire couler le navire. Après avoir lu cette nouvelle dans GoAutoNews d’Australie, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à l’implication d’un incendie de batteries dans une concession d’automobiles.

Tout cela se produit alors que les constructeurs d’automobiles nationaux et étrangers envisagent des modèles alternatifs de distribution de véhicules. On a beaucoup parlé du modèle d’agence. Les marques que j’ai examinées, pour la plupart, semblent prendre des éléments de ce modèle d’agence et tentent de les adapter à au modèle de franchise existant.

Reste à savoir si les concessionnaires continueront à vendre des véhicules neufs comme ils l’ont toujours fait ou s’ils perçoivent une commission fixe ou une marge payée par leur marque. Les concessionnaires posséderont-ils un inventaire de véhicules neufs pour la revente, ou les clients ou eux-mêmes puiseront-ils directement dans un inventaire appartenant à un constructeur ? Y aura-t-il deux flux de véhicules, l’un électrifié, et l’autre à combustion interne ? Ou les véhicules électrifiés s’intégreront-ils parfaitement dans le cadre actuel de la voiture, du multisegment, de la camionnette, du VS, etc. ?

De nombreux concessionnaires à qui j’ai parlé s’inquiètent pour leur avenir compte tenu de la longue liste d’incertitudes. Le plaisir a-t-il disparu de l’industrie de l’automobile ? Avec de moins en moins de capacité à gérer leurs concessions à leur façon, les concessionnaires à qui je parle craignent que leur avenir soit de plus en plus dicté par leur marque.

À cette fin, les concessionnaires, pour la plupart, sinon tous, ont des commandes de clients en attente de livraison et ont soigneusement et minutieusement traité leurs clients pendant qu’ils attendent mois après mois pour prendre livraison du véhicule qu’ils ont choisi.

Il semble que le problème, cependant, réside dans le fait que les fabricants ne fournissent pas ce que les clients veulent. Dans le bon vieux temps, les clients achetaient en grande partie ce que la concession avait en stock ou pouvait obtenir par un échange entre concessions. Peut-être en raison de la COVID, les clients pourraient modifier leurs habitudes d’achat et développer le désir d’acheter ce qu’ils veulent au lieu de simplement accepter ce qui est disponible. Seul le temps nous le dira.

Encore une fois, seul le temps nous dira si les clients changent leur façon de payer pour accéder au transport.

Au cours des derniers mois, on a signalé que le nombre de véhicules financés par des contrats de location a diminué. Le crédit-bail est un pilier important du financement automobile depuis quelques décennies maintenant. Nous savons tous que la location a été une composante importante de l’acquisition pour un concessionnaire de véhicules d’occasion de haute qualité et une partie très importante de la fidélisation à long terme de la clientèle.

L’autopartage et le covoiturage seront-ils enfin à la hauteur des attentes et prendront-ils des parts de marché ? Le télétravail changera-t-il la façon dont les clients accèdent au transport ? Conduiront-ils moins de kilomètres, conserveront-ils leur véhicule plus longtemps ou souscriront-ils à un abonnement leur permettant de changer de véhicule régulièrement ?

Je soupçonne que ce sera une combinaison de tout cela. La seule question qui reste est la part de marché. Le coût du transport a augmenté au cours des dernières années au point où certaines familles consacrent une plus grande partie de leur budget familial annuel au transport qu’au logement.

Selon la CADA, 92,4 % de tous les concessionnaires canadiens possèdent entre une et cinq concessions chacun. Est-ce que les concessionnaires de deuxième et de troisième générations seront en mesure de produire le style de vie que leurs parents concessionnaires ont connu ? Possèdent-ils les capacités d’exploiter plusieurs concessions de plusieurs marques avec plusieurs processus de marque mutuellement exclusifs, des exigences d’investissement et des arrangements contractuels ?

Enfin, les transactions d’achat/vente des concessionnaires se poursuivent. Vous ne pouvez pas consulter une publication basée sur la vente au détail d’automobiles sans voir des annonces importantes de concessions.

Selon la CADA, avec seulement 7,6 % de tous les concessionnaires possédant plus de 5 concessions, d’où viendront les acheteurs des concessions et le financement connexe ? Combien de temps les valeurs tiendront-elles ?

Il semble y avoir le facteur peur de passer à côté qui anime le marché de l’achat/vente ces jours-ci. Si vos enfants ne sont pas encore prêts à prendre la relève et s’ils souhaitent ou non ou surtout être agréés à titre de successeurs et futurs concessionnaires, combien de temps attendez-vous en ces temps changeants ? Est-il temps de vous protéger ?

« Selon la CADA, 92,4 % de tous les concessionnaires canadiens possèdent entre une et cinq concessions chacun. »

Tout le monde regarde les concessionnaires avec envie. Ils sont des piliers dans la plupart des communautés et fournissent un soutien en capital financier et humain pour le plus grand bien.

Cependant, peu de gens dans la population générale comprennent vraiment les complexités d’être un concessionnaire en 2023. Alors que le monde et l’industrie deviennent plus complexes avec leurs implications de grande envergure, l’exploitation d’une concession dans le monde fou que nous connaissons n’est pas fait pour les cœurs sensibles et n’est pas sans risque important.

À propos Charles Seguin

Chuck Seguin est président de Seguin Advisory Services, une société-conseil qui aide les concessionnaires d’automobiles à réussir en leur fournissant des points de vue et des services indépendants confidentiels conçus pour répondre aux multiples décisions auxquelles sont confrontés les directeurs des concessions. On peut le joindre au (416)565-9493 et par courriel à cs@seguinadvisory.ca.

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