Observations sur les changements mondiaux qui auront des répercussions au Canada : partie 1 de 2
La conférence IAA Mobility, qui s’est tenue récemment en Allemagne, s’est révélée un franc succès avec plus de 500 000 visiteurs venus découvrir les nouveaux véhicules, les nouvelles marques, les innovations et les tendances.
Après avoir passé, en 2021, de Francfort à Munich, la conférence sur l’automobile s’est réinventée pour se concentrer sur la mobilité plutôt que de simplement présenter de nouveaux véhicules.
Cela a également coïncidé avec le fait que le Bureau de la statistique allemand a annoncé un record national en matière de possession de voitures : 78 % des ménages allemands possédent au moins une voiture, et le parc national du pays compte 48,8 millions de véhicules. On est bien loin des inquiétudes qui entoure la pointe des ventes de voitures, et c’est certainement une raison pour laquelle on voit de plus en plus de marques de constructeurs émergents sur le marché.
Du point de vue du Canada, l’IAA a présenté certaines tendances et certaines innovations émergentes qui débarqueront probablement bientôt sur nos côtes – si ce n’est déjà fait.
Le succès de cette conférence d’une semaine réside dans l’approche désormais connue sous l’appellation Open Space qui consiste à organiser à la fois une conférence commerciale, à assurer la présence des consommateurs et à les répartir dans divers endroits du centre-ville de Munich.
Les acheteurs potentiels de voitures neuves peuvent se promener dans le centre-ville à rechercher et à essayer non seulement les dernières offres de véhicules électriques de marques nationales et importées comme BMW, Mercedes-Benz, Volkswagen, Cupra, BYD, Lotus, Polestar ou XPeng, mais aussi à essayer une série de nouveaux vélos et de scooters électriques. Un laboratoire communautaire a également été installé devant l’emblématique Rathaus qui présente des idées qui touchent la nouvelle mobilité.
Les thèmes clés de l’événement étaient l’électricité, l’expansion des constructeurs chinois en Europe, la micromobilité, la conduite autonome, la recharge, la connectivité et la durabilité.
Les constructeurs chinois sont arrivés en force, BYD en tête, le plus grand fabricant mondial de véhicules électriques, qui présente ses modèles sur le marché européen. On trouve également une série de marques chinoises moins connues qui cherchent à étendre leur présence en Allemagne et au-delà : Leapmotor, Dongfeng, Séries et XEV, notamment.
Les ambitions des constructeurs chinois en Europe sont claires : ABI Research prévoit que 1,2 million de véhicules électriques chinois entreront chaque année sur le marché européen d’ici 2030. De nouveaux constructeurs émergents présentant leurs produits à l’IAA, de même que des acteurs chinois plus établis comme MG, de SAIC, Lynk & Co, de Geely et Polestar, ainsi que Great Wall-Ora, NIO et XPeng. On retrouve également des produits fabriqués en Chine pour des marques occidentales comme Tesla, BMW ou Mercedes-Benz, qui devraient faire partie du million d’importations en provenance de l’Empire du milieu.
Avec des produits qui affichent des prix incitatifs, une forte emprise sur les technologies et l’approvisionnement en batteries et une qualité en constante amélioration, comme le démontrent les études IQS de J.D. Power au fil des années, les marques chinoises représentent une menace réelle pour les marques traditionnelles et les emplois dans toute l’Europe.
Sans surprise, la présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, a annoncé le 13 septembre 2023 qu’une enquête serait ouverte sur les véhicules électriques en provenance de Chine : « Je peux annoncer aujourd’hui que la Commission lance une enquête antisubventions sur les véhicules électriques en provenance de Chine. L’Europe est ouverte à la concurrence, mais pas par un nivellement par le bas.
Cela n’a cependant pas empêché les grands groupes de concessions, comme Emil Frey Gruppe, Senger Gruppe ou Sternauto-Gruppe, de vérifier les possibilités de franchise et d’agence avec les constructeurs chinois, notamment pour répondre à la demande toujours croissante de véhicules électriques.
L’obligation de proposer des véhicules électriques moins chers et une plus grande gamme de modèles dans un marché qui passera des véhicules thermiques à l’électrification d’ici 2035 sur les 27 marchés de l’UE (2030 au Royaume-Uni), ne peut qu’être saluée par les consommateurs et les concessionnaires.
Mais alors que de nouveaux constructeurs chinois présentaient leurs produits à l’IAA, il était également intéressant de voir que VinFast se retirait tard dans la journée, et que NIO avait une présence limitée à cet événement prestigieux. Aucune annonce d’un partenariat attendu avec Mercedes-Benz n’a été faite lors du discours d’ouverture du PDG de NIO, Li Bin, à l’IAA, où il a souligné à quel point certaines marques émergentes n’auront pas de facilité à établir une présence réussie sur un marché très concurrentiel comme l’Europe.
Même si les véhicules de micromobilité ne constituent peut-être pas une possibilité de croissance majeure au Canada, les restrictions croissantes quant à l’utilisation des véhicules, en particulier dans les centres urbains, ne sont pas propres à l’Europe.
Les véhicules plus petits, qu’il s’agisse de XEV avec son YOYO 2 places, de MEV City basé au Royaume-Uni et de construction chinoise, de l’espagnol Silence SO4 ou de la marque suisse Microlino, démontrent la gamme croissante de micro-véhicules proposés. Souvent conçus pour de courts trajets effectués par une seule personne, ces micro-véhicules soulignent une tendance croissante en Europe vers de nouvelles solutions de mobilité urbaine.
De façon significative, avec la popularité croissante des ménages pour l’installation de panneaux solaires et la possibilité de recharger à la maison en évitant des coûts énergétiques élevés, si évidents en Europe, les microvéhicules constituent un complément intéressant aux systèmes écologiques énergétiques domestiques, ce que les sociétés d’énergie, les fournisseurs d’électricité et les détaillants explorent.
N’oubliez pas de lire la deuxième partie de cette chronique qui sera publiée dans notre numéro de décembre.
