Votre nouvelle page d’accueil

On fait tout depuis des années pour se débarrasser des fenêtres publicitaires intrusives et répétitives sur les sites. Qu’est-ce qu’on les a détestées ! Maintenant, avec la Loi 25, on est obligé de mettre sur notre site une fenêtre ou un bandeau qui s’ouvre dès que les visiteurs arrivent !

Un « Consent Management Platform (CMP) » ou logiciel de gestion du consentement est sûrement déjà présent sur votre site. Votre fournisseur vous a proposé une option à moins de 100 $ par mois qui consiste à installer et à gérer les consentements avec des logiciels comme Didomi, OneTrust, CookiesBot ou un widget WordPress. Sinon, dépêchez-vous de le demander si vous êtes locataire de votre site ou de l’installer si vous en êtes le propriétaire.

Considérez-vous comme salués collègues en concession et, surtout, vous qui avez la responsabilité de la Loi 25 pour votre concession. Probablement que vous avez hérité de la promotion Responsable PRP (Protection des renseignements personnels). Ah ces fameuses toutes autres tâches connexes !

Donc nous revoilà avec des fenêtres publicitaires partout ; elles sont de retour mais pour une raison différente. Au lieu de tout faire pour obtenir nos renseignements personnels avec un coupon, une promo à gratter, une roulette à tourner ou tout autre astuce de marketing, ces nouvelles bannières de la gestion des consentements ont une responsabilité légale qui nous protègent. À titre de visiteur ou de client, le consentement nous permet d’exercer un contrôle sur la collecte (et bien plus) de nos renseignements personnels. Pour les équipes de marketing, les fournisseurs de site ou de publicités Google et Meta, c’est le nouvel ennemi numéro 1 car ils n’ont plus la liberté de faire ce qu’ils veulent. Comme concessionnaire, comment allez-vous vous positionner ? S’agit-il d’un avantage et de possibilités de se démarquer avec éthique et transparence ou simplement d’un inconvénient majeur pour la publicité et les rapports Google Analytics ?

La Loi 25 a amené la transparence, la nécessité et les finalités avant de collecter un renseignement personnel. Nous devions donc gérer les consentements avec tous les fichiers temporaires non essentiels désactivés. Tout ce qui n’est pas pour la fonctionnalité du site doit être à « OFF » par défaut. Les pixels, les scripts, les tags ou autres qui recueillent des renseignements personnels à des fins de marketing, de publicité, de statistiques ne doivent pas être activés sans l’action du visiteur.

Nous avons donc vu des décisions stratégiques de la part de tous les responsables : un bouton « accepter » et un lien paramètres ou voir nos partenaires… On peut accepter facilement en 1 clic. Si, en revanche, je ne veux pas partager mes renseignements personnels, je dois travailler plus fort et cliquer 2 ou 3 fois. Souvent, le terme n’est pas clairement « tout refuser » mais enregistrer. Tout est encore fait afin de conserver le plus de données pour le marketing.

Le 31 octobre 2023 la Commission d’accès à l’information (CAI) nous a offert les Lignes directrices 2023 1 Consentement: critères de validité version 1.0. Elle vient préciser que, pour obtenir un consentement valide, les organisations doivent s’assurer qu’elles respectent 8 critères indiqués dans la loi. Les 8 critères sont liés et sont tous importants. Si l’un de ces critères n’est pas respecté, le consentement n’est pas valide : Manifeste, Libre, Éclairé, Spécifique, Granulaire, Compréhensible, Temporaire et Distinct. Nous pourrions nous attarder sur chacun des critères et découvrir des nouveaux défis, mais prenons le « Libre » pour notre exemple.

Au point 2.2 Mécanismes équitables, il est écrit : « Il doit être aussi facile de donner son consentement que de ne pas le donner. » Donc si ce n’est déjà fait, considérez d’adapter votre CMP, votre bannière de consentement avec des boutons identiques qui disent : Accepter. Refuser. Paramétrer. Ou quelque chose de similaire.

Vous avez sûrement déjà vu un site qui vous propose un tel choix, simple, clair, transparent et, surtout, libre. Libre de pouvoir en 1 clic dire non au suivi, non à la collecte et l’utilisation de mes renseignements personnels (même anonyme) par Alphabet (Google), Meta ou les fournisseurs qui vendent de la publicité. C’est la loi : privacy by design, privacy by default. Nous devons donc retourner à la planche à dessin pour ce qui est des stratégies de marketing…

Mais à titre de concessionnaire, comment vous positionnez-vous ? Allez-vous (ou aviez-vous déjà) demandé à votre fournisseur de mettre 3 boutons identiques, Refuser, Accepter et Paramétrer afin de véritablement offrir un choix à vos clients. Le choix de dire non, je ne te connais pas, ne fais pas de suivi sur moi. De commencer une relation pour les amener à « oui fais un suivi, car je veux tes publicités en recyblage ! ». Être transparent dès le début de la relation.

Avez-vous seulement un bouton Accepter et un lien pour aller refuser ? Peut-être voulez-vous le plus possible conserver des acquis de données, de Google Analytics et de publicités. Peut-être aussi ne vous êtes-vous jamais posé la question : à qui ça sert tout ce suivi, la pub, les tableaux de bord et les rapports ?  Est-ce vraiment bon pour un concessionnaire ?

Mais au-delà du message que vous partagez, c’est devenu votre page d’accueil, cette première impression que votre bannière a sur vos visiteurs.

Allez-vous personnaliser le texte ou le laisser comme votre section « à propos de nous » de votre site qui n’est pas trop modifiée du modèle de base ?

Allez-vous essayer de jouer sur la ligne afin de collecter le plus possible de données de premières parties ?

Quelle impression voulez-vous donner ?

Comment voulez-vous débuter la relation ?

Bon choix à tous et bonne discussion avec votre fournisseur.

À propos de Dominic Sigouin

Dominic Sigouin est président de Noahvik consultants, entreprise qui se spécialise dans le marketing numérique. Vous pouvez le joindre à dominic@noahvikconsultants.com

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