Les personnes de l’industrie de l’automobile avaient une idée assez claire du fait que les mandats d’Ottawa touchant les véhicules zéro émission allaient se poursuivre à peu près inchangés malgré les efforts unifiés de l’industrie pour persuader le gouvernement de changer son approche.
Le 19 décembre, Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, a officialisé le tout en annonçant que le gouvernement fédéral avait finalisé sa nouvelle norme de disponibilité des véhicules électriques. Le gouvernement affirme que le mandat vise à contribuer à accroître l’offre de véhicules zéro émission au Canada.
Les dirigeants des groupes de l’industrie de l’automobile canadienne ont fait connaître leurs préoccupations lors d’une conférence de presse conjointe et les ont réitérés dans une série d’annonces.
Les nouvelles normes maintiennent un objectif de ventes de VZÉ de 100 % en 2035 avec des objectifs intermédiaires d’au moins 20 % vers 2026 (environ le double des niveaux de ventes actuels) et d’au moins 60 % vers 2030.
« Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault, vient de présenter officiellement le mandat de ventes de véhicules électriques (rebaptisé plus convivialement « Norme de disponibilité des véhicules électriques »), a déclaré Tim Reuss, président et chef de la Direction de la Corporation des associations de détaillants d’automobiles, dans une déclaration faite à Affaires automobiles. « Il est encourageant de voir qu’une des solutions que nous préconisions, soit tenir compte des réalités géographiques très différentes du Canada pour lesquelles les véhicules entièrement électriques ne sont pas une option, a été retenue : des hybrides rechargeables (PHEV) qui affichent une autonomie d’au moins 80 kilomètres resteront admissibles au rabais complet même après 2035 (bien que limités à 20 % du volume global à partir de 2028). »
Mais ce n’est là qu’un des résultats positifs soulignés par M. Reuss. « Nous sommes toutefois déçus que la condition préalable la plus importante (une infrastructure de recharge disponible et fonctionnelle) ne reçoive toujours pas l’attention et le financement nécessaires ; les incitatifs annoncés pour les constructeurs qui investissent dans les infrastructures de recharge sont loin de régler ce problème. Il convient également de noter que le ministre reconnaît que 80 % des Canadiens s’attendent à faire la recharge à la maison, mais qu’aucune solution ou assistance n’est envisagée pour les maisons multifamiliales ou les condos existants », a déclaré Tim Reuss.
Il a mentionné que le gouvernement n’avait pas non plus abordé la question clé de l’abordabilité des véhicules électriques. Il a même reconnu qu’il n’y aurait pas parité des prix entre les véhicules électriques et les véhicules à moteur thermique avant la fin de la décennie.
Affaires automobiles a contacté Darren Slind, analyste respecté de l’industrie et cofondateur et directeur général du Clarify Group, une entreprise conseil de Markham, en Ontario, pour avoir ses commentaires sur les nouvelles normes.
« La norme de disponibilité des véhicules électriques est là, du moins pour l’instant. Le gouvernement a-t-il tenu compte des nombreuses consultations menées par des experts et des groupes de l’industrie de l’automobile qui soutiennent l’objectif final, mais qui ont une compréhension bien plus profonde que nos gouvernements des défis à relever pour y parvenir ? Peut-être. Mais pas suffisamment », a déclaré M. Slind.
Darren Slind a déclaré qu’il y a trois facteurs clés dans la course à l’électrification : le besoin urgent d’options de véhicules électriques plus abordables dans tous les segments, la nécessité d’une augmentation massive des infrastructures de recharge publiques et privées et l’appétit des consommateurs à vouloir les acheter. « Pour que cela se produise, il y a encore beaucoup de travail à faire, y compris de la part des gouvernements. Des remises aux consommateurs et une pleine participation au soutien de la croissance des infrastructures seraient d’excellents points de départ. La norme de disponibilité des véhicules électriques est peut-être là, mais la transition ne fait que commencer », a déclaré Darren Slind.