Juste au moment où vous commenciez à assimiler l’information d’un conférencier, un autre renchérissait sur scène et livrait encore plus d’idées et d’information.
Le Sommet de la CADA 2024 était bien organisé et s’est déroulé sans accroc ; les concessionnaires avec lesquels Affaires automobiles a parlé n’avaient que des critiques élogieuses. « Je pense que j’ai assisté à chacun d’entre eux. Aujourd’hui, c’était le meilleur de tous les temps », a déclaré un concessionnaire, faisant écho aux commentaires exprimés par de nombreuses personnes lors de l’événement à guichets fermés.
Les organisateurs ont élaboré un programme qui comptait des conférenciers du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Chine pour approfondir les forces qui ont actuellement un impact sur les concessionnaires dans leurs opérations et donner un aperçu de ce qui suivra.
La matinée a débuté avec de courtes entrevues de dirigeants de constructeurs effectuées par Jason Stein, journaliste et animateur de la populaire émission de radio Cars and Culture sur SiriusXM. Sur la sellette avec M. Stein, on trouvait David Klan, président et chef de la Direction de Mazda Canada, John Capella, président et chef de la Direction d’Automobiles Porsche Canada et Steve Milette, président de Nissan Canada.
« Dans son discours de bienvenue, Gino Caputo, vice-président principal et chef de Financement Auto TD, commanditaire exclusif de l’événement depuis sa création il y a plus de dix ans, a déclaré qu’il reconnaissait certains des défis que l’industrie a affrontés. »
David Klan a reçu une salve d’applaudissements et le soutien total de Mazda Canada au modèle de franchises qui obtient toujours un succès retentissant devant une salle remplie de concessionnaires. Les trois dirigeants des constructeurs ont déclaré que leur entreprise s’engageait à fond dans le virage électrique, et ce, même s’ils exprimaient certaines inquiétudes quant aux mandats agressifs du gouvernement fédéral visant à forcer les constructeurs à vendre 100 % de véhicules zéro émission d’ici 2035.
Dans son discours de bienvenue, Gino Caputo, vice-président principal et chef de Financement Auto TD, commanditaire exclusif de l’événement depuis sa création il y a plus de dix ans, a déclaré qu’il reconnaissait certains des défis que l’industrie a affrontés. « Nous avons dû relever des défis. La priorité de mon équipe au cours de la dernière année a été de rester constant. »
Gino Caputo a également déclaré que la banque aide les concessionnaires dans des domaines comme la rationalisation et l’accélération des processus, et s’attaque à des problèmes comme la prévention de la fraude. Même s’il a déclaré qu’on parlait de rupture technologique, la banque exploite la technologie pour aider les concessionnaires et leurs clients. « Je peux vous assurer que Financement Auto TD est là pour le long terme », a déclaré M. Caputo.
L’économiste et futurologue, Linda Nazareth, a discuté de l’économorphisme et s’est penchée sur l’avenir du travail ainsi que sur les tendances économiques et de main-d’œuvre plus larges qui ont un impact sur les consommateurs et les employés. Mme Nazareth a déclaré que tout ce qu’on voit au Canada et dans le monde est meilleur que prévu. Elle a déclaré que les PDG sont partagés quant aux perspectives d’avenir.
Darren Slind, cofondateur et directeur général de Clarify Group, a présenté un aperçu de l’évolution des attentes des consommateurs en mettant l’accent sur la nécessité de faciliter l’expérience d’achat des générations d’acheteurs de nouveaux véhicules électriques.
Darren Slind a également présenté quelques résultats d’une recherche menée par Clarify Group lors du Salon international de l’auto du Canada de l’an dernier auprès milliers de participants pour déterminer l’impact du salon sur leurs intentions d’achat et connaître les raisons pour lesquelles ils y ont participé. M. Slind a déclaré aux concessionnaires que l’ère des véhicules à moteur thermique et des ventes mondiales élevées de ce type de véhicules est déjà derrière nous. Il a déclaré que la Chine est incontestablement l’acteur dominant dans le domaine des véhicules électriques, et que cet impact ne s’est pas encore pleinement fait sentir au Canada.
« Voici le défi des concessionnaires », a déclaré Darren Slind. Les concessionnaires devront aider les consommateurs à découvrir la technologie des véhicules électriques, leur façon de conduire, de recharger leurs véhicules et de gérer les applications, ainsi que tous les impacts associés au fait d’être conducteur d’un véhicule électrique.
Slind a parlé du modèle TEFF développé par Clarify et qui représente une approche Transparente, Efficace, Flexible et Facilitée pour traiter avec les consommateurs. Il a déclaré que ce modèle sera particulièrement important pour les consommateurs qui viennent tout juste de découvrir les véhicules électriques.
Michael Dunne, animateur des balados populaires Driving with Dunne et PDG de Dunne Insights, et l’un des éminents experts mondiaux qui évaluent l’impact des fabricants chinois de véhicules électriques sur le marché mondial, a animé une séance qui a informé les concessionnaires que les fabricants chinois de véhicules électriques ciblent le Canada et comptent bien entrer dans ce marché.
« La Chine est un Godzilla automobile moderne, comme nous n’en avons jamais vu de notre vivant », a déclaré Michael Dunne. Il a ajouté que les Chinois produisent déjà le tiers des véhicules de la planète – et que ce n’est que le début. « Non seulement produisent-ils et exportent-ils plus de véhicules et de véhicules électriques que quiconque, mais ils dominent totalement le marché des batteries », a déclaré M. Dunne. « La Chine construit plus de véhicules électriques que tous les autres pays réunis. »
Michael Dunne a également évoqué le nombre de constructeurs d’automobiles chinois en Chine et décrit leur évolution. « Le premier constructeur d’automobiles chinois est de loin BYD », a déclaré M. Dunne. Ils ont construit 3 millions de voitures en 2023, ce qui représente 34 % de la production chinoise de véhicules électriques.
Il a déclaré que les cinq principaux constructeurs d’automobiles chinois auxquels il faut prêter attention sont : BYD, SAIC, Geely, Great Wall Motors et GAC-AION.
Michael Dunne a déclaré que d’autres constructeurs et d’autres pays tentent de réagir à ce nouveau poids lourd doté d’une capacité de fabrication exceptionnelle, et que tout pointe vers l’Europe et l’Amérique du Nord pour une plus grande expansion. « Voici la bonne nouvelle. Presque 100 % du temps, les Chinois optent pour le modèle de franchise », a déclaré Michael Dunne.
M. Dunne pense que la plupart des constructeurs d’automobiles chinois qui viennent au Canada feraient de même.
« La Chine est un Godzilla automobile moderne, comme nous n’en avons jamais vu de notre vivant », a déclaré Michael Dunne. Il a ajouté que les Chinois produisent déjà le tiers des véhicules de la planète – et que ce n’est que le début.
Le futurologue et expert du commerce de détail, Doug Stephens, a pris la parole et abordé le sujet de l’intelligence artificielle (IA) et de l’apprentissage automatique ainsi que l’impact de ces technologies émergentes sur l’exploitation des concessions, aujourd’hui et à l’avenir.
Doug Stephens a exhorté les concessionnaires à garder l’esprit ouvert et les a informés des nombreuses façons dont ces technologies sont adoptées par un large éventail d’industries, y compris les détaillants. À titre d’exemple, il a déclaré que Walmart expérimentait la technologie de l’intelligence artificielle (IA) pour négocier avec certains de ses fournisseurs à qui elle achète des services. M. Stephens a déclaré que les résultats à ce jour montrent que les fournisseurs préfèrent, en réalité, négocier avec l’IA plutôt qu’avec les véritables employés de Walmart.
Pour ce qui est du monde des concessions, Doug Stephens a déclaré que l’IA pourrait être un outil très puissant pour aider les concessionnaires et les fabricants à mieux gérer leurs inventaires.
Il a ajouté que les outils d’IA seront un meilleur indicateur de la demande et des préférences des consommateurs et pourront calculer une grande variété de facteurs pour lesquels les véhicules seront en demande dans un marché donné. « Cette technologie a la capacité de gérer des montagnes de données. Tant que ces données sont pertinentes et nous permettent d’obtenir des résultats plus précis », a mentionné M. Stephens. « Vous serez beaucoup plus précis pour prévoir ce que les gens recherchent. »
Jason Stein, journaliste et animateur de la populaire émission de radio Cars & Culture sur SiriusXM, a ensuite dirigé une table ronde formée de trois dirigeants de constructeurs : Bev Goodman, présidente et directrice générale de la Compagnie Ford du Canada ; Vito Paladino, président et chef de la Direction, Groupe Volkswagen Canada; et Don Romano, président et chef de la Direction de Hyundai Auto Canada Corp.
En termes de perspectives commerciales pour 2024, ces trois gestionnaires sont optimistes pour l’année à venir. « Je suis
très optimiste pour cette année », a déclaré Bev Goodman.
« Nous sommes très excités par l’année en cours. Nous avons un nombre record de lancements de produits », a déclaré Vito Paladino, tout en ajoutant qu’il ne pense pas que le marché se soit « pleinement révélé ».
Pour sa part, Don Romano se dit optimiste. « Les gens achètent des voitures, ils veulent acheter des voitures, la demande est forte. Je pense que ce sera une bonne année », a déclaré M. Romano. « Nous sommes résilients. L’économie se porte très bien. »
Andrew Ojamae a exhorté les concessionnaires à acquérir et à posséder un véhicule électrique afin de vraiment comprendre les bons et les mauvais côtés de l’expérience et devenir une ressource plus utile.
Les dirigeants ont parlé des défis auxquels l’industrie est confrontée, l’offre limitée aux ports d’entrée, l’inflation et l’abordabilité des véhicules, notamment. « Je pense que l’accessibilité financière constitue un défi de taille », a déclaré Bev Goodman. « À l’heure actuelle, notre produit le plus demandé est le Maverick, et nous ne pouvons pas les construire assez rapidement. »
Ensuite, Cliff Banks, l’initié ultime de l’industrie, a eu une conversation animée avec le modérateur Niel Hiscox. Dans une succession de tirs rapides, Hiscox a posé des questions à M. Banks qui a répondu en fonction de ses idées. Cliff Banks est président et fondateur de The Banks Report et d’AUTOVATE.org.
À quoi doit-on s’attendre pour l’année à venir ? « C’est la même chose pour 2024 », a déclaré M. Banks, ajoutant qu’il ne s’attend pas à ce que la situation des véhicules électriques soit réglée avant quelques années, alors que l’industrie et les consommateurs sont aux prises avec des défis sur plusieurs fronts.
Cliff Banks s’est attardé sur des sujets du genre : les consommateurs et les véhicules électriques, les élections américaines, les niveaux d’activité du côté des fusions et des acquisitions, l’abordabilité des véhicules, l’héritage laissé par les constructeurs par rapport à ce que proposent les constructeurs émergents, les technologies utilisées par les concessions et la direction que prennent certains fabricants.
Niel Hiscox a ensuite animé un panel qui a abordé les lacunes de l’infrastructure en matière de véhicule électrique et le travail en cours, ou dans certains cas, non en cours, pour préparer les propriétaires canadiens de véhicules électriques à l’expérience des véhicules électriques. Les panélistes étaient Josie Erzetic, présidente et directrice générale d’Electrical Safety Authority ; Andrea Nusser, directrice, Stratégie et Expérience client, Hydro One ; et Simon Ouellette, PDG de Charge Hub.
Alors que les panélistes décrivaient chacun les défis de la recharge des véhicules électriques, le public s’est retrouvé avec autant de questions que de réponses.
Hiscox a également animé le panel de concessionnaires qui mettait en vedette les trois plus récents lauréats de la CADA : Hughes Carle, Peter MacDonald et Andrew Ojamae. M. Hiscox ne leur a pas parlé de leur prix respectif, mais bien plutôt des problèmes commerciaux et des perspectives auxquelles sont confrontés les concessionnaires.
Tous trois ont exprimé leur optimisme pour l’année à venir : « Nous nous attendons à un retour aux niveaux prépandémie », a déclaré M. MacDonald.
« Nous avions la pédale dans le plancher, puis la COVID a frappé. Nous nous attendons à une grosse année », a déclaré M. Carle. « Le mois de janvier a été incroyable pour nous. »
« La résilience du commerce de détail est mon mot d’ordre », a déclaré M. Ojamae. « En 2023, nous avons atteint 80 % de nos niveaux de revenus les plus élevés de la pandémie. »
En ce qui concerne l’abordabilité, les concessionnaires ont reconnu qu’il s’agissait d’un défi important. « Je pense qu’il y aura quelques ajustements en matière d’accessibilité financière cette année. Les stocks s’accumulent, et l’offre au quotidien s’accumule », a déclaré M. Ojamae.
M. Carle a déclaré que 70 % de son activité repose sur le renouvellement des clients ; donc, avec les incitatifs qui reviennent, sa concession devra exploiter activement sa base de données clients pour stimuler les affaires.
En ce qui concerne les véhicules électriques, les concessionnaires avaient des points de vue variés sur l’état actuel du parcours d’adoption par les clients. Andrew Ojamae a exhorté les concessionnaires à acquérir et à posséder un véhicule électrique afin de vraiment comprendre les bons et les mauvais côtés de l’expérience et devenir une ressource plus utile.
Plusieurs concessionnaires à qui nous avons parlé ont mentionné qu’il y a une session qu’ils auraient aimé voir durer plus longtemps : il s’agit d’une conversation animée entre deux des plus grands journalistes et experts d’Amérique du Nord, Andrew Coyne, chroniqueur au Globe and Mail, et David Frum, auteur et rédacteur à la publication The Atlantic. La session était animée par Huw Williams, directeur des Affaires publiques de la CADA.
Quand on lui a demandé de faire une prédiction quant à la popularité du premier ministre canadien Justin Trudeau, Andrew Coyne a commencé la séance en faisant une plaisanterie : « Je ne suis pas dans le domaine des prédictions. Je suis dans le secteur des accusations, de la médisance et de la récrimination. »
Il a déclaré que, même si une semaine en politique peut être longue, il semble que les résultats des sondages qui montrent que les libéraux fédéraux sont à la traîne laissent sous-entendre que les carottes sont cuites. »
Pour sa part, David Frum estime que, lors de la dernière crise économique mondiale, l’économie canadienne s’en est bien mieux sortie que la plupart des autres économies mondiales. « Mais cette fois, le Canada s’en sort moins bien », a-t-il déclaré.
L’une des préoccupations signalées par
M. Frum est la montée de l’extrémisme dans le monde, et il se demandait si le Canada serait en mesure de se mettre à l’abri. « Quelles sont les perspectives d’avenir du Canada ? Verrons-nous la montée de l’extrémisme ? Si les gens n’obtiennent pas de réponses de personnes raisonnables, ils se tourneront vers des personnes déraisonnables pour avoir des réponses », a déclaré David Frum. « Ce que nous avons vu au 21e siècle partout dans le monde, ce sont des politiciens qui parlent de l’irrationnel. Les Canadiens ont résisté à cela. »
Tournant leur attention au sud de la frontière, les analystes ont formulé des commentaires sur la probabilité d’une autre présidence de Donald Trump. « Donald Trump est l’une des deux personnes les plus susceptibles de devenir président des États-Unis. Cependant , les probabilités que ce soit lui sont plus faibles », a déclaré David Frum. « Il y a de nombreuses raisons de penser que Donald Trump n’y arrivera pas », a-t-il ajouté.
Mais M. Frum a déclaré que, si Trump devenait président des États-Unis, ce serait bien différent cette fois-ci. « La première fois, il était là parce qu’il aime être adulé », a déclaré M. Frum. « Cette fois,