Les constructeurs d’automobiles sont de plus en plus ouverts aux partenariats pour trouver de nouvelles idées

Le salon de l’électronique grand public de cette année était plutôt axé sur les capacités des véhicules automobiles. L’industrie de l’automobile a ouvert grandes ses portes pour permettre l’admission d’idées nouvelles.
Nous avons grandi à une époque où la conception, l’assemblage et la distribution des véhicules neufs étaient contrôlés uniquement par les propriétaires de marques de véhicules, leurs fournisseurs et leurs concessionnaires franchisés. C’est moins vrai aujourd’hui. Du moins, c’est le message qu’on voulait passer au salon.
La domination des trois grands constructeurs d’automobiles locaux, des constructeurs japonais, européens, et sud-coréens en matière de conception, d’assemblage et de distribution de véhicules neufs est menacée par la Silicon Valley, le MIT, les universités et les collèges canadiens, la China Euro Vehicle Technology AB (CEVT) et des centaines, des milliers même, d’autres foyers d’innovation dans le monde entier.
Ajoutez à cela le mandat que se sont donné la Chine, l’Inde et d’autres pays en matière de véhicule électrique, et nous voyons la transformation qu’entraînent les nouvelles technologies.
Pour certains pays, cette transformation se fait plus lentement car leurs systèmes en place ne sont pas aussi ancrés à leur économie comme c’est le cas dans l’ensemble de l’Amérique du Nord, de l’Europe et d’autres parties du monde. Tout cela pour dire que l’impulsion et le rythme du développement ne seront pas uniformes sur toute la planète. Certains se développeront plus rapidement au fur et à mesure que leur économie croîtra et prospérera, tandis que d’autres ralentiront, car la réglementation combinée à l’héritage idéologique et à l’infrastructure met beaucoup plus de temps à réagir, ce qui permet aux changements de se mettre en place plus lentement. À mon avis, plus l’économie sera développée, plus ce sera difficile, mais seul le temps nous le dira.
Ce ne sont certainement pas les prédictions qui font défaut, que ce soit de l’industrie et de l’extérieur de l’industrie. À mon avis, une grande partie des discussions à l’interne sont dues à une position défensive engendrée par la réaction au fait que des gens de l’extérieur veulent non seulement perturber mais aussi avoir leur part de ce qui est indubitablement l’une des industries génératrices de revenus les plus importantes. Poussés par la quête insatiable des consommateurs pour la technologie, les marques d’automobiles traditionnelles essaient de rattraper leur retard. Mais le font-elles vraiment?
Les marques d’automobiles traditionnelles sont inventives et créatives; elles proposent, dans la plupart des cas, des solutions technologiques attrayantes pour le consommateur. En gardant à l’esprit qu’il s’agit d’un match de neuf manches et que nous n’en sommes qu’au début de la première manche, on pourrait prétendre que les marques traditionnelles sont exactement là où elles devraient être. Les constructeurs d’automobiles sont de plus en plus ouverts aux partenariats pour trouver de nouvelles idées
Il est intéressant de noter le nombre de partenariats ou d’initiatives conjointes actuellement annoncés par les constructeurs d’automobiles traditionnels. Ajoutez à cela l’investissement dans les nouvelles technologies effectué par des entreprises comme GM, Ford, Volvo, etc. Grâce à ces investissements, il y a de nouvelles occasions d’affaires, de la créativité et de l’innovation. Espérons que certaines de ces initiatives amèneront la rentabilité, l’emploi et la stabilité financière à long terme à certaines des marques les plus célèbres du monde.
En coulisse, des idées sont en train d’éclore qui pourraient offrir aux futurs conducteurs des options d’accès améliorées aux véhicules qui ne sont pas offertes sur le marché de masse d’aujourd’hui. Certaines de ces idées sont à l’état de prototype et subiront probablement plusieurs modifications au fur et à mesure que des options plus simples et plus complètes seront mises à la disposition des consommateurs, d’abord dans des environnements contrôlés puis à une échelle géographique plus large.
L’innovation s’opère sur plusieurs fronts, mais, de mon point de vue, le dénominateur commun est la technologie. L’innovation finira par faciliter les choses. L’innovation ne sera pas seulement un avantage concurrentiel, elle deviendra la norme, exigée et attendue par tous les utilisateurs.
Les experts, informés ou pas, parlent de changements radicaux. D’un point de vue pratique, les gouvernements contrôleront le rythme du changement en cherchant à réglementer au nom de tous les électeurs pour le bien de la société. Un objectif assez ambitieux, si vous voulez mon avis.
Les consommateurs forceront le changement et voudront en contrôler la vitesse. Nous le voyons déjà; certaines initiatives sont introduites par les entrepreneurs seulement pour que les gouvernements locaux, parfois en retard, interviennent en matière de réglementation et de protection.
De leur côté, les consommateurs ont simplement besoin d’avoir accès à du kilométrage. Posséder un véhicule est maintenant trop coûteux pour beaucoup et ne répond pas à leurs besoins. La conception d’auto-partage pourrait avoir de nombreux preneurs dans certaines économies. Pas de versement mensuel pour la voiture, pas de frais de stationnement mensuels ou quotidiens, pas d’assurance, pas de carburant et pas de réparations ; voilà qui est certainement attrayant pour certains consommateurs.
Les services d’abonnement pourraient également être intéressants. Nous nous abonnons aux téléphones portables, à la télévision par câble, à la radio par satellite, aux logiciels informatiques, etc., pourquoi ne pas faire la même chose avec un véhicule, surtout lorsque le véhicule devient banalisé.
Bon nombre de ces innovateurs dont j’ai parlé plus tôt consacrent énormément de temps et d’investissements à définir le fonctionnement d’un tel modèle d’affaires. À bien des égards, c’est l’activité de gestion de parcs de véhicules, possiblement avec un modèle de revenus basé sur l’utilisation plutôt que sur le coût en capital.
Les revenus peuvent ne pas se limiter à une approche de coût majoré, mais plutôt à un modèle d’utilisation avec des frais par kilomètre et unité de temps, avec des revenus généraux potentiels qui dépassent les niveaux actuels.
De nouveaux modèles de risque devront être développés pour s’assurer que tous les risques sont correctement couverts par l’abonnement, ce qui signifie probablement que les coûts seront élevés par kilomètre ou par unité de temps. Le jeu du système vient équilibrer le coût d’utilisation par rapport aux coûts de propriété.
Ne vous méprenez pas, la propriété d’un véhicule ne disparaît pas de sitôt. Je crois que, lorsque de nouveaux concepts d’abonnement seront introduits, leur adoption augmentera avec le temps. La réaction de la concurrence sera modifiée pour créer un nouveau paysage concurrentiel qui donnera le choix aux consommateurs.
Comme c’est le cas aujourd’hui où les consommateurs peuvent posséder, louer, emprunter, payer à l’utilisation, etc., au cours des prochaines décennies, de nouveaux modèles d’affaires en transport émergeront pour diviser le gâteau en plusieurs parts. L’innovation suivra l’argent, de même que la réaction de la concurrence. Tout comme dans de nombreuses villes où Uber et Lyft sont actives, les taxis se réinventent pour fonctionner comme ces deux entreprises. Une fois l’avantage du premier arrivé passé, cela permet d’élever la barre pour tous. En fin de compte, c’est bon pour les consommateurs.
Tant que l’économie restera forte et qu’aucune catastrophe mondiale ne viendra affaiblir l’économie canadienne, l’année 2018 devrait voir une poursuite du dialogue sur le développement, la conception et la distribution des produits.
Ce sont des moments passionnants, et les concessionnaires actuels doivent être plus que partie prenante à la conversation. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas de moment plus important dans l’histoire pour vous aligner avec la marque que vous représentez.
Ce n’est que grâce à la congruence complète des objectifs, à une promesse de marque cohérente et à l’excellence de l’exécution que les concessionnaires réussiront à passer à l’autre étape.
L’avenir de notre industrie peut sembler différent, mais c’est toujours notre industrie, et nous serons toujours fiers de garder la tête haute.







