Les répercussions de la COVID-19

Il ne fait aucun doute que le coronavirus aura des répercussions sur le secteur canadien de l’automobile et son économie. Les concessionnaires devraient s’attendre à des perturbations, mais peut-être pas une récession — du moins, pas pour le moment.

Au moment d’écrire ces lignes, le nouveau coronavirus (COVID-19) s’est propagé à plus de 100 pays à l’extérieur de la Chine et a infecté plus de 125 000 personnes ; on note un certain nombre de cas ici au Canada et aux États-Unis.

Les autorités de la santé du monde entier se démènent maintenant pour contenir la propagation du virus qui a provoqué des bouleversements sur les marchés financiers, perturbé les chaînes d’approvisionnement et affaibli les perspectives de croissance économique mondiale pour 2020.

Cette nouvelle flambée de panique ressemble étrangement à ce qu’on a vécu avec l’épidémie de SRAS de 2003. Cependant, les données médicales précisent que la souche actuelle du coronavirus est beaucoup plus contagieuse, et les implications sur les humains et sur l’économie seront plus profondes.

Alors que l’épicentre épidémique du SRAS et de la COVID-19 se trouve en Chine, le pays d’Asie de l’Est est passé de la sixième économie (représentant seulement 4 % du PIB mondial) à la deuxième économie après les États-Unis, englobant plus de 16 % de l’activité économique mondiale entre 2003 et 2019. Par conséquent, ce ralentissement de l’économie chinoise peut faire des vagues dans le monde entier.

Il est encore trop tôt pour saisir pleinement l’ampleur de l’impact de la COVID-19 sur les économies canadienne et nord-américaine. Une grande partie de la faiblesse économique s’est jusqu’à présent concentrée en Chine.

L’impact sera plus important si l’épidémie n’est pas rapidement contenue et aussi si l’économie chinoise reste veilleuse pendant une plus longue période en raison des mesures de confinement. Cela dit, le risque d’une récession déclenchée par le coronavirus au Canada et aux États-Unis demeure faible à ce moment-ci.

On estime que, au Canada, les perturbations temporaires causées par les blocus ferroviaires et la COVID-19 réduiront au moins de quelques points de pourcentage le PIB au cours du premier semestre de l’année. Cela ne minimise pas les impacts du virus. Les effets économiques devront s’étendre au-delà des secteurs (comme la fabrication, le tourisme et les voyages) qui sont directement touchés par l’épidémie pour déclencher une récession.

Une récession n’est pas seulement une baisse du PIB telle que définie couramment. C’est un cercle vicieux qui se nourrit de lui-même — les craintes de ralentissement économique entraînent moins de dépenses et favorisent les économies, ce qui entraîne des pertes d’emplois, puis une diminution des dépenses et encore plus de pertes d’emplois, et cetera.

Les dépenses de consommation ont été l’épine dorsale de l’expansion économique qui dure depuis dix ans dans le monde. Tant que les dépenses de consommation dans d’autres industries ne baissent pas de manière significative, on peut éviter une récession en dehors de la Chine.

« Ici, au Canada, il peut y avoir une pénurie de certains modèles et de pièces à court terme jusqu’à ce que la pandémie soit entièrement contenue. »

Le fédéral a déjà pris la mesure préventive extraordinaire de réduire les taux afin de contenir les dommages économiques de la pandémie aux États-Unis.

La Banque du Canada a également pris des mesures pour réduire les taux d’intérêt afin d’atténuer l’impact de l’éclosion du virus sur notre économie nationale. Bien que la politique monétaire ne soit qu’une solution à cette question complexe, la baisse des taux d’intérêt contribuera à stimuler les dépenses de consommation et à renforcer la confiance des entreprises.

Pour l’industrie de l’automobile, la production et les chaînes d’assemblage dans le monde entier ont été perturbées à la suite de l’épidémie. Les fermetures d’usines et les travailleurs en quarantaine ont fait des ravages dans l’industrie au-delà des frontières de la Chine, car la pénurie de pièces bloque la production de véhicules dans le monde entier.

Par exemple, les constructeurs comme Hyundai et Kia ont arrêté la production sur plusieurs chaînes d’assemblage en Corée du Sud. Nissan envisage de suspendre la production au Japon, et General Motors a laissé entendre que les pannes de production pourraient affecter les usines aux États-Unis.

Ici, au Canada, il peut y avoir une pénurie de certains modèles et de pièces à court terme jusqu’à ce que la pandémie soit entièrement contenue.

Il peut y avoir une poussée temporaire de l’économie et du marché automobile après que le risque de la maladie est atténué et que les industries touchées reprennent leurs activités normales.

Cependant, il faudra du temps pour que le monde se redresse et que l’activité économique revienne à la normale. Au-delà des répercussions économiques du COVID-19, il s’agit d’une tragédie humaine déplorable. Et nous espérons que les mesures de confinement et d’autres réponses politiques adoptées par les pays du monde entier, en particulier la Chine, aideront à limiter la propagation du virus et à sauver des vies.

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