Juin a passé très vite. Nous sommes maintenant au début de la dernière semaine complète du mois et nous approchons du milieu d’une année 2020 qui s’est montrée volatile 2020. Normalement, le mois de juin constituerait généralement 10 % du volume des ventes de voitures neuves pour l’industrie de l’automobile canadienne. Entre mai et juin, ce volume s’élèverait normalement à environ 21 %. Les deux mois, souvent appelés la « saison des ventes printanières », ont été d’une importance capitale au cours des dernières années.
Depuis vendredi dernier, nous continuons de voir les prix de gros au Canada baisser, beaucoup plus lentement par contre qu’au cours des dernières semaines. Le segment des véhicules de 2 à 8 ans a diminué de 0,16 %, soit la plus faible baisse que nous ayons connue au cours des 12 dernières semaines. Au mois de juin, l’ajustement hebdomadaire moyen des valeurs automobiles a été de -0,45 %, ce qui fait de la performance de la semaine dernière un changement significatif.
Le segment camionnettes a chuté la semaine dernière de 0,3 %, ce qui est beaucoup plus faible que ce que nous avons vu au cours des huit dernières semaines. Il faudrait remonter à la semaine du 17 avril pour connaître une baisse plus faible (-0,27 %). En moyenne, au cours des huit dernières semaines, le segment des camionnettes a diminué de 0,58 %. Notez que ce sont des ajustements hebdomadaires.
Compte tenu de la somme actuelle des ajustements pour le mois, nous nous attendons à ce que l’indice de valeur de Canadian Black Book pour les véhicules de 2 à 6 ans diminue pour juin, mais pas au niveau de la baisse record d’avril de 3,58 %.
Il y a encore une semaine à venir en juin, mais sur l’ensemble du mois, nous voyons encore une baisse. Cela dit, la baisse diminue, et certains segments de véhicules sélectionnés sont en fait, en hausse en termes de valeur. Nous pensons toujours que les prix de gros continueront de baisser, jusqu’à ce que nous atteignions une baisse totale de 17 % à l’échelle de l’industrie. Nous n’avons pas encore vu les prix de détail demandés sur le marché suivre les tendances de gros, mais c’est à prévoir dans les prochains mois.
Récemment, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié ses perspectives économiques mondiales. Le point de vue était assez frappant par rapport à l’opinion relativement positive qui existait il y a seulement quelques mois. Le rapport prévoit que le PIB au Canada se contractera de 9,4 % en 2020 s’il y a une deuxième vague de COVID-19. Si la nation échappe à une résurgence du virus, la réduction de la production économique serait de 8 %. À leur avis, l’économie canadienne ne retrouvera probablement pas les niveaux d’avant la pandémie avant la fin de 2021 ou au-delà. Pendant ce temps, on s’attend à ce que le chômage reste élevé.
Dans notre mise à jour de la semaine dernière, nous avons parlé de l’importance des exportations de véhicules d’occasion vers les États-Unis comme facteur de stabilité des prix. Chaque année, il y a un volume considérable de véhicules qui sont exportés du Canada vers le marché américain. En 2019, le total était de près de 300 000, selon DesRosiers Automotive Consultants. Cette suppression systématique d’une très grande quantité d’approvisionnement du marché canadien est l’un des principaux facteurs de la hausse des prix de gros, de la fin de 2010 jusqu’à la récente crise du virus. Cela a également permis de maintenir directement les valeurs résiduelles canadiennes élevées et de faire de la location une option abordable pour les consommateurs.
Le 1er juillet de cette année, le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) pour le commerce entre en vigueur. Il existe de nouvelles règles dans le cadre de l’USMCA, qui déterminera si un véhicule peut traverser les frontières nord-américaines en franchise de droits. Ces règles autour du contenu des pays locaux deviennent plus sévères au fil du temps, exigeant un contenu plus localisé, et imposant une myriade de règles autour des salaires et précisément comment la valeur du contenu sera déterminée.
Ce que cela signifiera au poste frontalier pour les voitures d’occasion reste incertain. La taxe sur la plupart des véhicules entrant aux États-Unis serait de 2,5 %, si le véhicule n’est pas certifié conforme aux règles de l’USMCA. Ce n’est pas une bonne nouvelle; cependant, il peut juste être le coût de faire des affaires pour certains véhicules. D’autre part, si le véhicule est une camionnette ou une fourgonnette commerciale à deux places, un tarif beaucoup plus sévère de 25 % pourrait s’appliquer.
Les seules parties en mesure d’aider un exportateur à éviter la taxe de 25 %, en certifiant qu’un véhicule est conforme à l’accord USMCA, sont les fabricants eux-mêmes. Les constructeurs offriront-ils ainsi leur aide en certifiant certains véhicules d’occasion destinés à l’exportation en vertu des nouvelles règles de l’USMCA ? C’est douteux, car il s’agirait d’un travail supplémentaire important pour un constructeur de véhicules. Toutefois, si les équipementiers ne fournissent pas de titres de compétences à l’exportation pour les camionnettes, cela pourrait se traduire par une baisse des prix de certaines camionnettes ici au Canada. En général, l’exportation de camionnettes qui ne sont pas conformes à l’USMCA cessera en raison du tarif de 25 %.
Alors que nous nous rapprochons de la mise en œuvre de l’USMCA le 1er juillet, nous espérons qu’il y aura plus de clarté sur la façon dont les nouvelles règles de l’accord commercial seront appliquées aux véhicules d’occasion. Il est également possible que les trois gouvernements impliqués dans l’accord puissent accorder un délai supplémentaire avant que les règles ne soient appliquées, d’autant plus que certains détails concernant l’USMCA n’ont été fournis que dans la première semaine de juin.
