La lumière au bout du tunnel

L’impact de la COVID-19 sur le secteur de l’automobile a été important, mais il y a de la lumière au bout du tunnel, et certaines mesures gouvernementales, si elles se poursuivent ou si elles s’implantent, aideraient les concessionnaires pendant la crise et la reprise tout en stimulant l’intérêt des consommateurs.

Commençons par les mauvaises nouvelles. La pandémie mondiale de la COVID-19 a frappé l’économie de plein fouet alors que les gouvernements ont imposé des mesures de confinement strictes dans un effort pour limiter la propagation du virus.

On estime que le PIB est tombé à un niveau sans précédent au premier trimestre et, probablement aussi, au deuxième trimestre. Le Canada et les États-Unis ont enregistré leurs pires pertes d’emplois. Le taux de chômage a grimpé à 13 % en avril, soit en fait le taux de chômage le plus élevé au pays depuis 1982.

Plus de 7 millions de Canadiens ont réclamé la Prestation d’urgence du Canada (PCU) depuis son introduction à la mi-mars. Pour couronner le tout, le prix du pétrole est tombé à des creux historiques et, même, temporairement 0 $ au fur et à mesure que la demande s’effritait — un double coup dur pour l’économie canadienne.

Dans le secteur de l’automobile, le mois d’avril a été le mois des extrêmes. Les ventes de véhicules se sont arrêtées en raison des blocages et des ordres d’arrêt obligatoires dans tout le pays. Les ventes ont fortement chuté de près de 75 % en avril, et près de 90 % des concessions ont déclaré une baisse de leurs revenus d’au moins 30 %.

La bonne nouvelle, c’est que le taux de propagation se stabilise et, dans bien des cas, diminue dans l’ensemble du pays. Les gouvernements provinciaux commencent à assouplir progressivement les restrictions et à rouvrir leur économie.

Un certain nombre de provinces ont autorisé la reprise immédiate des ventes en concession, ce qui indique que les ventes d’automobiles ont peut-être atteint un plancher en avril et commenceront à montrer des signes de reprise en mai et au cours des mois suivants de l’été.

À mesure que les Canadiens se remettent graduellement au travail et que l’activité économique redémarre, les ventes de véhicules devraient se redresser lentement.

Dans l’ensemble, le soutien du gouvernement a permis de combler l’écart et de maintenir la machine tout au long de la crise. Le soutien fédéral, le programme de subventions salariales, les prêts et les garanties sans intérêt, les reports d’impôt et les prestations d’urgence, notamment, ont fourni aux entreprises et aux travailleurs l’allégement nécessaire pour affronter l’impact économique de la pandémie.

De plus, la baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada et les activités d’assouplissement quantitatif ont stabilisé le système financier, tout en injectant une énorme quantité de liquidités dans l’économie. À mesure que l’attention se tournera vers la reprise, la politique monétaire et les faibles taux d’intérêt seront essentiels à la reprise économique.

Cela dit, nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. Bien que le soutien financier du gouvernement en réponse à la COVID-19 ait permis d’éviter l’effondrement économique total, il reste encore beaucoup à faire pour assurer une reprise rapide, car la voie du retour à la normale sera lente et inégale partout au Canada.

Il faudra un certain temps avant que l’activité économique ne remonte aux niveaux pré-COVID. Le gouvernement devra mettre en place un solide plan de relance de l’économie après la crise.

Pour ce qui est du secteur de l’automobile, le plan de relance doit se concentrer sur l’augmentation de la demande de véhicules afin de redonner vie à l’industrie et de protéger les emplois.

Il pourrait s’agir d’un programme national de mise à la casse ou d’un congé de TPS/TVH visant à encourager l’achat de véhicules partout au pays.

Le plan devrait également inclure une facilité de crédit garantie pour augmenter la capacité de prêt pour l’achat de véhicules et d’équipements, ce qui, comme nous le rappelons tous, a grandement contribué à la reprise de l’industrie de l’automobile après la crise financière de 2008.

Un programme national de mise à la casse incitera les consommateurs à mettre au rebut leurs vieux véhicules pour se procurer un véhicule plus récent et plus écologique. Le programme aurait d’importants avantages économiques, augmenterait la sécurité des consommateurs et contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre en remplaçant les véhicules plus polluants et moins sûrs par des véhicules plus récents.

Les données montrent qu’un programme national de mise à la casse de 1 500 à 3 000 $ peut entraîner une réduction plus importante des GES. Plus de 35 % des véhicules sur la route au Canada ont 12 ans ou plus, et les remplacer par des véhicules plus récents aura des avantages sur l’environnement et la sécurité.

À titre d’exemple, l’Allemagne a mis en œuvre un programme similaire après la récession de 2008 ; non seulement ce programme a-t-il aidé le secteur de l’automobile allemand à se redresser, mais il a également apporté des avantages environnementaux considérables. L’Allemagne envisage également de réintroduire un programme de mise à la casse comme mesure pour relancer son économie après la COVID-19.

La COVID-19 a forcé de nombreux consommateurs à rester sur la touche et à développer de l’incertitude face à l’avenir. Mais les politiques de relance visant à encourager la demande les ramèneraient dans le marché, augmenteraient la consommation et auraient des retombées dans de nombreux autres secteurs de l’économie.

Un plan de relance ciblé pour le secteur de l’automobile protégera des centaines de milliers d’emplois dans l’industrie et sera essentiel à l’émergence du Canada après la crise.

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