Nous vivons de grands changements dans l’industrie. Nous en voyons les signes à tous les jours.
En parcourant les articles et les rapports des dernières années, je constate que de nombreuses prédictions et observations sur l’avenir de notre industrie se réalisent sous nos yeux.
Nous vivons des changements majeurs dans l’industrie qui ne vont pas sans heurts. Depuis le début de 2020, nous sommes confrontés à des défis importants qui ont remodelé notre industrie, nos gouvernements, nos clients et nos employés. Deux des plus importants, à mon avis, sont la disponibilité des véhicules et leur accessibilité.
Après quatre années d’inquiétudes quant aux taux d’intérêt, la Banque du Canada vient de réduire son taux directeur d’un quart de point. Quelques heures seulement après l’annonce, on voit de l’espoir que cela marquera le début d’un mouvement de baisse significatif du taux directeur au cours de la prochaine année.
Voilà qui améliorera certainement l’accessibilité aux véhicules, car les consommateurs bénéficieront d’une augmentation de leurs revenus mensuels en raison de dépenses moins élevées et, plus important encore, de leur niveau de confiance. Seul le temps nous dira si c’est le début de la fin des taux d’intérêt élevés ou si c’est simplement temporaire.
L’accessibilité à un véhicule dépend de plusieurs facteurs. Le coût du véhicule lui-même et le coût de son financement sont certainement au cœur des préoccupations des consommateurs. L’accessibilité subit également l’influence du prix du carburant, des réparations du véhicule, de l’assurance du véhicule et d’autres frais liés à la conduite.
En revanche, l’accessibilité des consommateurs est beaucoup plus large et, dans la mesure où les taux d’intérêt ont été un catalyseur de hausse des prix, ils peuvent ou non se traduire par de meilleurs prix à l’avenir. N’oubliez pas qu’une baisse du taux d’inflation ne signifie pas en soi que les dépenses vont diminuer. Cela pourrait simplement signifier que les coûts continueront d’augmenter mais peut-être pas aussi rapidement.
Les pressions financières ont, bien sûr, augmenté pour tout le monde, ce qui a laissé croire à de nombreux résidants canadiens qu’ils ne peuvent que reculer et non avancer.
Par exemple, les dépenses de nombreux retraités canadiens changeront à mesure qu’ils deviendront dépendants de revenus fixes. Ce n’est pas une bonne formule lorsque les revenus sont stables mais que les dépenses continuent d’augmenter.
« Alors que la grande cohorte des bébé-boumeurs commence à ralentir ses dépenses, les revenus de nos concessions pourraient en souffrir, si l’on suppose que les générations X et Y ne comblent pas la différence. »
Ces bébé-boumeurs, habitués en grande partie à acheter ce qu’ils voulaient pendant leurs années au travail, commenceront désormais à surveiller presque quotidiennement la valeur de leur pension et de leur portefeuille d’investissement, à penser à plus long terme et à reporter les achats à court terme et agréables.
Ces mêmes bébé-boumeurs ont acheté beaucoup de véhicules et ont été de gros clients pour les concessions de tout le pays au cours des trois ou quatre dernières décennies. Les familles à deux voitures deviendront des couples à une seule voiture. Les gros VUS et les camionnettes finiront par céder la place à des modèles plus petits et, même, à des berlines.
La pandémie a été le catalyseur qui a poussé de nombreux bébé-boumeurs à accepter des plans de retraite. Ils ont quitté le marché du travail pour se rendre compte que leurs revenus fixes étaient synonymes de nuits blanches. Beaucoup veulent voyager, mais se rendent compte que les coûts de déplacement ont doublé et triplé dans certains cas, et qu’ils doivent faire des choix difficiles. Je pourrais continuer encore et encore, mais, heureusement, je ne le ferai pas. Vous voyez le tableau.
Cela pourrait avoir un impact considérable sur nos concessions. Alors que la grande cohorte des bébé-boumeurs commence à ralentir ses dépenses, les revenus de nos concessions pourraient en souffrir, si l’on suppose que les générations X et Y ne comblent pas la différence.
Le second aspect est la disponibilité des véhicules. Comme les constructeurs d’automobiles tentent de développer des véhicules électriques en parallèle avec les véhicules à moteur à combustion interne, les conducteurs doivent décider quel camp ils vont soutenir. Les gouvernements ne modifieront probablement pas de manière significative leur approche de l’environnement et du changement climatique.
Il s’agit d’un problème mondial et non local. Cette initiative mondiale exerce une pression considérable sur tous les gouvernements locaux du monde pour qu’ils se mettent au pas. Il sera difficile et impopulaire de se soustraire à leurs responsabilités mondiales.
Cela étant dit, ils doivent gérer leurs économies locales et équilibrer leurs comptes, pour ainsi dire. Cela n’a pas été facile par le passé et ça le sera certainement encore plus à long terme. D’où viendra l’argent ?
À l’échelle nationale, les employés ont besoin d’un accès aux transports pour exercer leur emploi. Cela signifie plus de voitures, de camions et de transports en commun. Les ventes de véhicules neufs au Canada ont dépassé les 2 millions d’exemplaires en 2017 et en 2018. Selon DesRosiers Automotive Consultants, le nombre annuel désaisonnalisé de véhicules vendus en 2024 devrait atteindre 1,63 million d’exemplaires.
Depuis 2018, la population du Canada a augmenté de plus de 2,5 millions de personnes. Plusieurs estiment qu’il existe actuellement une demande importante de véhicules. Les astres devraient s’aligner à court terme en faveur des ventes de véhicules dans les concessions. Là où la décision devra se prendre c’est : neuf ou d’occasion, combustion interne ou électrique, hybride, hybride rechargeable, électrique à batterie, propriété, location ou partage, durée de financement et, si véhicule électrique, choix d’une structure de recharge fiable. Simple, non ?
Nous commençons déjà à voir des fissures dans les stocks. Il y a quelques années à peine, les consommateurs commandaient leur véhicule. Les concessions n’avaient pas de stocks, et les clients attendaient plusieurs mois avant de recevoir leur véhicule. Les consommateurs payaient le prix complet. C’était le bon vieux temps pour les concessions.
Cependant, aujourd’hui, nous voyons certaines marques qui ont beaucoup de stocks et les remises sur les prix revenir en force. Un inventaire de véhicules neufs coûte très cher. Les revenus sont en baisse, et les coûts, en hausse, ce qui n’est pas une bonne formule.
« Les revenus sont en baisse, et les coûts, en hausse, ce qui n’est pas une bonne formule. »
Nous revenons aux échanges entre concessions, car, même avec tous ces stocks, vous ne disposez pas toujours du véhicule que le consommateur souhaite. On compte les délais sur véhicules électriques en mois pour certaines marques plutôt qu’en jours. Les premiers propriétaires à avoir adopté les véhicules électriques ont presque disparu. Pour certaines marques, la véritable demande des consommateurs ne semble pas correspondre à l’offre.
Comme je l’ai dit au début de cet article, nous vivons une période de changements importante qui sera compliquée et difficile. Cependant, je crois que des jours meilleurs nous attendent une fois que les inventaires s’aligneront sur la demande des consommateurs et que les prix des véhicules et le coût de la vie deviendront plus abordables. Cela prendra du temps, mais, pour l’instant, les petits pas pourraient vous amener vers de gros gains à l’avenir.
