Au milieu du chaos et de la confusion, concentrez-vous sur ce qui est sous votre contrôle.
Lorsque j’ai commencé à rédiger la première version de cet article, je me suis immédiatement concentré sur la situation tarifaire et le paysage géopolitique mondial.
Il y a beaucoup à écrire en la matière et ce ne sont pas les opinions qui manquent actuellement sur le marché. J’ai donc décidé de prendre une autre direction.
En ce qui me concerne, le mois de septembre marque toujours le début d’une nouvelle année. Les longues et tranquilles journées estivales sont derrière nous et il est normalement temps que chacun se remette au travail.
Ayant grandi à Windsor, j’étais habitué à ce que les nouveaux modèles soient annoncés en septembre, ce qui semblait marquer le début de l’année automobile.
L’un des principes que j’ai toujours suivis est que l’on ne peut pas contrôler les situations qui nous échappent, quels que soient les efforts que l’on déploie. Vous ne pouvez réagir qu’aux éléments sur lesquels vous avez une influence et la capacité d’entreprendre des actions stratégiques.
L’économie canadienne se trouve actuellement à un tournant. L’industrie automobile, dont nous dépendons tous, est chaque jour plus fragile. Cette situation n’est pas directement de notre fait, mais résulte plutôt des politiques mises en place par notre principal partenaire commercial, les États-Unis. Le fait est que nous n’avons été que trop heureux de dépendre d’eux pendant des décennies.
L’administration américaine souhaite que tous les véhicules vendus en Amérique soient construits en Amérique. Les États-Unis souhaitent également vendre leurs véhicules produits au niveau national à d’autres marchés sur une base de réciprocité. Cela est considéré comme plus avantageux pour le travailleur américain.
Cette philosophie aura un impact significatif sur le Canada, à moins qu’une politique commerciale mutuellement bénéfique puisse être élaborée. L’ACEUM offre une certaine protection à court terme jusqu’à ce que cet accord soit renégocié en 2026.
Les formules actuelles sont compliquées, mais elles ont fonctionné jusqu’à présent. Je ne mentionne ce point que parce que le risque de perte d’emplois est actuellement important. Il a été rapporté qu’un emploi dans l’assemblage automobile est le catalyseur d’environ 10 autres emplois directs et indirects.
Nous assistons déjà à des licenciements au niveau des fabricants de pièces détachées, et les fabricants d’équipement d’origine étudient les moyens de transférer une partie de leur production aux États-Unis afin de répondre à la demande des consommateurs dans ce pays. Il reste à voir si ces mêmes fabricants d’équipement d’origine conserveront l’assemblage au Canada dans le seul but de répondre à la demande canadienne.
Du point de vue des concessionnaires, la réduction du nombre d’emplois en général aura un impact sur la demande de véhicules et de services de la part des consommateurs. Elle peut également influencer le type de véhicules auxquels les consommateurs peuvent accéder, en privilégiant ceux dont ils ont besoin plutôt que ceux qu’ils désirent. Les consommateurs pourraient choisir de conserver leur véhicule plus longtemps. Un changement dans la demande de véhicules neufs affecte également le marché des véhicules d’occasion et le marché du financement des véhicules.
Il est important de rappeler que les concessionnaires opèrent dans des marchés restreints. Les marchés locaux ne sont pas tous identiques. En tant que concessionnaire, vous devez être parfaitement au fait des marchés de l’emploi dans les communautés que vous servez.
Il se peut que vous opériez dans une région qui présente un risque important pour les consommateurs. Le risque pour votre entreprise est donc élevé. Cela signifie probablement qu’il devra y avoir plus de véhicules bas de gamme pour répondre aux problèmes d’accessibilité financière de vos clients.
Cela signifie aussi probablement moins de stocks de véhicules neufs ; cependant, vous n’avez peut-être pas beaucoup de choix à cet égard, en fonction de la marque que vous représentez. Votre activité d’exploitation fixe pourrait être mise sous pression, car les propriétaires de véhicules consacreront une part moins importante de leur budget mensuel à l’entretien et aux pièces de rechange.
Vos employé(e)s pourraient également être touché(e)s. Leur conjoint(e) ou partenaire pourrait perdre leur emploi. Cela leur nuirait financièrement et mettrait à rude épreuve leurs ressources financières. La seule question de leur endettement pourrait les empêcher de dormir, et la pression pourrait avoir un impact sur leur performance au travail.
Nous pourrions être confrontés à des problèmes de financement des consommateurs. De nombreux clients financent l’acquisition de leur véhicule au moyen d’un prêt ou d’un crédit-bail. Lorsque l’accessibilité financière devient un problème sérieux, l’accès au crédit devient difficile.
Certains de vos clients qui ont financé des biens immobiliers pendant la période de la COVID arriveront au terme de leur période de cinq ans et se refinanceront à des taux d’intérêt plus élevés. Les budgets mensuels seront donc plus serrés.
Les marques que nous représentons présentent également des différences. L’approvisionnement en véhicules neufs sera probablement imprévisible pour certaines marques en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et des politiques tarifaires.
Bien que ne pas avoir trop de nouveaux inventaires de produits à faible rotation soit une bonne chose, ce sont normalement les produits les plus demandés que vous êtes en mesure de vendre rapidement qui seront touchés, ce qui vous laissera avec des inventaires à faible rotation et éventuellement l’obligation d’offrir des remises.
Cela vaut également pour les véhicules d’occasion. La volatilité des prix d’achat des véhicules populaires se poursuivra probablement jusqu’à ce qu’une certaine stabilité soit atteinte dans les ventes de véhicules neufs. Le reconditionnement des véhicules devrait contribuer à la rentabilité globale.
Les activités F&A ont été une source importante de revenus et de profits pour les concessionnaires au cours des dernières années. À l’avenir, le secteur F&A pourrait être une arme à double tranchant.
D’une part, les consommateurs qui ont des problèmes d’accessibilité financière pourraient avoir tendance à se détourner de l’offre. D’autre part, offrir les bons produits pourrait parfaitement répondre aux préoccupations des consommateurs. Les produits qui offrent une protection financière en cas de perte d’emploi devraient être très populaires, à condition que le prix soit adapté.
En ce qui concerne les dépenses de l’équation du profit, nous devrions tous être prudents avec ce que nous dépensons. Nous aimons maintenir des rentrées de fonds supérieures aux sorties. C’est le carburant qui permet à nos concessionnaires de fonctionner.
Pendant la COVID, nous avons tous beaucoup amélioré notre gestion des sorties de fonds. Malheureusement, beaucoup d’entre nous ont oublié ces leçons et sont revenus aux anciennes méthodes. Ces manuels de bonne gestion existent toujours et il est temps de les dépoussiérer et de recommencer à les utiliser.
Les installations et l’affichage constituent l’une des principales sorties de fonds pour certains concessionnaires. Sauf en cas d’absolue nécessité, je pense que ce n’est pas le moment de dépenser ce type de capital. Il en va de même pour les stations de recharge électrique. Tout indique, au moins à court terme, que moins d’importance sera accordée aux véhicules électriques à batterie. Je vous suggère de retarder ces dépenses le plus longtemps possible.
Une dernière remarque à garder à l’esprit. Ces derniers jours, le Canada et la Chine semblent se diriger vers une sorte d’accord commercial.
Même si cela semblait pratiquement impossible lorsque nous avions une relation forte et fiable avec les États-Unis, les choses ont changé. Pensons notamment aux tarifs douaniers de 100 % sur les importations de véhicules chinois imposés par les États-Unis et immédiatement mis en place à son tour par le Canada. Peut-être le Canada adoptera-t-il une position différente à l’avenir.
Nous entrons à nouveau dans une période de défis. Dans les mois à venir, il sera de plus en plus important de maintenir un intérêt actif pour votre entreprise et de rester en contact étroit avec votre marque, votre conseil de concessionnaires et vos équipes. Il est temps de rester éveillé et de garder les yeux ouverts, en se concentrant sur ce que l’on peut faire et en écartant de l’équation ce que l’on ne peut pas faire.







