Selon Stephen Poloz, ex-gouverneur de la Banque du Canada et conférencier au Sommet en ligne de la CADA qui a lieu cette année en février, l’incertitude est maintenant un élément que les entreprises devront accepter comme une réalité à mesure que nous avançons.
À titre d’économiste, M. Poloz conseille les gouvernements en leur offrant une analyse et des prévisions fondées sur le risque. Il préfère la stabilité et être en mesure de planifier, ce que tout le monde n’a pas eu le loisir de faire entre la pandémie et les autres facteurs mondiaux de changement qui ont pavé la voie à une période de perturbations intenses pour les entreprises.
« Il y a des raisons très fondamentales pour lesquelles la volatilité des affaires est beaucoup plus élevée aujourd’hui », a déclaré M. Poloz au cours d’une entrevue avec Affaires automobiles. « Je pense qu’il est important que les entreprises regardent au-delà de la COVID et comprennent les forces sous-jacentes qui agissent depuis le début. Et je pense que c’est de là que vient la volatilité.
M. Poloz a indiqué que plusieurs secteurs sont encore touchés, et cette situation persistera probablement longtemps.
Cela signifie également que le taux de chômage restera élevé pendant un bon moment, le temps que l’économie s’adapte à nos nouvelles conditions post-pandémiques. Il est important que les hommes et les femmes d’affaires le comprennent s’ils pensent à leur entreprise ou à leurs investissements. Une question se pose : qu’en est-il de l’impact de l’augmentation de la dette au pays ?
L’augmentation de la dette, ce n’est pas nouveau et ça existe depuis quelques décennies. M. Poloz a déclaré qu’il s’agit de l’une des vulnérabilités les plus importantes de notre système financier et de l’économie elle-même ; cependant, les consommateurs ont fait des économies pendant la pandémie. Cela est dû en partie à la générosité des programmes du gouvernement fédéral et au
manque d’endroits où dépenser de l’argent en raison des fermetures et des restrictions provinciales.
« Les gens paient leurs dettes, ils mettent de l’argent dans leur compte d’épargne », a déclaré M. Poloz. « Les économistes, pour la plupart, croient donc qu’il y a une demande pendante, et qu’il y a de l’argent disponible pour que nous permettre d’avoir une très bonne reprise en 2021. »
Toutefois, il note également qu’il peut toujours y avoir un risque de changement de comportement lorsque les consommateurs décident de continuer à économiser plus d’argent — un bas de laine, comme il l’appelle — au cas où une situation semblable se produirait à nouveau.
Pour ce qui est de l’incertitude, David Frum, analyste respecté et collaborateur régulier des réseaux d’information américains, a donné des nouvelles plus optimistes.
M. Frum, qui a l’intention de discuter des relations entre le Canada et les États-Unis lors de sa présentation en ligne au Sommet de la CADA, a déclaré qu’il ne fait aucun doute que nous sommes entrés dans une période de turbulences et d’incertitude, s’il ne se passe rien d’autre en Amérique. C’est une nouvelle évidente, mais il y a de la lumière au bout du tunnel.
Les émeutes au Capitole en janvier, menées par des manifestants pro-Trump lors de la certification des votes du Collège électoral, est maintenant chose du passé, puis le président élu, Joe Biden, a prêté serment à titre de 46e président des États-Unis. M. Frum a déclaré que le président Donald Trump l’a malmené dans tous les sens, mais les démocrates ont obtenu suffisamment de voix pour obtenir la Chambre et le Sénat des États-Unis, bien que leur marge soit mince.
Il y a enfin eu un transfert pacifique du pouvoir, ce qui pourrait mener à une normalisation des relations entre Canada et les États-Unis avec Joe Biden comme président. En fait, David Frum dit qu’il n’avait aucun doute à ce sujet.
« Ce sera plus normal, plus prévisible — pour ne pas dire sans problème », a déclaré M. Frum. « Ce que je veux dire, c’est que les meilleures relations du Canada avec son voisin du Sud sont comme une automobile équipée de ressorts très fermes. S’il y a des bosses, vous les sentez parce que l’enjeu est important; la relation doit être excellente, et tout ce qui n’est pas excellent devient un problème. »
David Frum dit qu’il y a toujours des problèmes, mais qu’il y aura des gens de bonne volonté des deux côtés de la frontière, et que le processus de résolution des problèmes reviendra à la normale. La chose la plus importante dans les relations entre le Canada et les États-Unis, a-t-il dit, c’est la suivante : l’administration Biden peut-elle remettre le système commercial mondial sur la bonne voie pour que tout revienne à la normale ?
« Dans cette période post-Trump et post-pandémie, il ne suffit pas de simplement remettre les choses en mouvement entre le Canada et les États-Unis, mais les deux pays doivent être réintégrés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales », a déclaré M. Frum. « Et tous ceux qui s’attendaient à un retour à la normale ont soudainement compris : nous sommes dans un monde intégré, et il ne suffit pas que le commerce se porte bien au nord et au sud de la frontière. Il faut que tout aille bien sur toute la planète. »
Affaires automobiles a également rencontré Jeremy Gutsche, président et chef de la direction de Trend Hunter et auteur à succès du New York Times. Une grande partie de son travail porte sur l’idée que les gens ont plus de potentiel à leur portée qu’ils ne le pensent, surtout en ce qui concerne le succès, mais qu’il y a certains « pièges du succès » qui les empêchent de réaliser leur plein potentiel.
M. Gutsche est un entrepreneur dans l’âme et un auteur qui a écrit son premier best-seller en 2008 sur l’exploitation du chaos. Le livre traite de la façon avec laquelle les périodes de chaos créent des occasions qui, dit-il, ont l’intérêt des marques, des milliardaires et des PDG. Il a travaillé avec eux sur la façon de penser en temps de chaos.
« Ce que j’étudie, c’est comment votre succès, le fait que vous avez une excellente concession, a généré de l’argent et autant de travail, comment vous restez en contact avec votre communauté et comment vous faites la promotion de vos meilleurs produits », a déclaré M. Gutsche. « Ce succès génère une série de pièges particuliers, ce qui nous amène à nous accrocher au statu quo. »
M. Gutsche a utilisé la métaphore du chasseur et du fermier pour expliquer le concept : les humains chassent depuis plus d’un million d’années ; cependant, il y a 10 000 ans, quand ils ont planté la première graine, cela nous a prédestiné à répéter et à optimiser tout ce qui a conduit à la récolte de l’année précédente.
Pour les gens qui ont du succès, il a dit qu’il y a une série de pièges qui les ont fait passer à côté de nouvelles occasions d’affaires. Et pour tous ceux qui ont l’esprit entrepreneurial, « vous ne voulez pas de ces pièges », a déclaré M. Gutsche.
Il compte aborder ces questions lors du Sommet en ligne de la CADA en février.
L’événement est parrainé exclusivement par Financement Auto TD.
