Soutenir l’ensemble des politiques incitatives sera plus efficace que d’imposer une obligation qui pourraient ralentir l’adoption des VZE auprès des consommateurs.
L’industrie de l’automobile partage et apprécie pleinement l’engagement du gouvernement fédéral à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à lutter contre les changements climatiques. Nous comprenons la nécessité d’améliorer l’efficacité énergétique, et les avantages environnementaux des sources de carburant de remplacement comme l’électricité et l’hydrogène.
En réalité, notre industrie a investi des milliards de dollars pour rendre les véhicules plus vert et en améliorer la consommation de carburant. Au cours de la dernière décennie, il y a eu plus d’innovations dans le secteur en termes d’efficacité énergétique qu’au cours des 90 années précédentes. Les véhicules neufs d’aujourd’hui sont beaucoup plus propres et plus efficaces que tout ce que l’industrie n’a jamais produit. C’est le résultat d’investissements massifs des fabricants, de la demande croissante des consommateurs pour des véhicules plus écologiques et de la réglementation climatique du gouvernement.
Quelle que soit l’orientation des réglementations environnementales, on continuera à faire de tels investissements, et les constructeurs d’automobiles continueront à faire des gains en matière de consommation de carburant.
La raison en est simple : les consommateurs placent de plus en plus la consommation de carburant en tête de leur liste de caractéristiques pour les véhicules neufs, et les constructeurs réagissent en mettant sur le marché des véhicules plus écoénergétiques et plus propres que jamais dans l’histoire de l’industrie.
La faiblesse historique des prix du pétrole, la préférence des consommateurs pour les véhicules relativement plus gros comme les VUS et les camionnettes et l’absence d’un réseau fiable d’infrastructures de recharge font en sorte que les VZE représentent encore une petite part des ventes totales de véhicules — même au Québec et en Colombie-Britannique — avec moins de 10 % de pénétration dans le marché.
Dans d’autres régions du pays, la demande de VZE est, en moyenne, bien inférieure à 1 % du marché. Cela ne veut pas dire que la demande n’augmente pas. Elle a augmenté considérablement partout au Canada, grâce aux incitatifs fédéraux. Mais elle est encore très concentrée dans les provinces qui proposent des programmes incitatifs locaux. Environ 80 % de notre marché de VZE se trouve au Québec et en Colombie-Britannique — des provinces où l’on offre des programmes incitatifs provinciaux et fédéraux pour acheter ces véhicules.
Les politiques d’obligation d’achat de VZE, comme celles du Québec et de la Colombie-Britannique, dicteront toutefois quels produits les fabricants devraient mettre sur le marché et quels véhicules les consommateurs devraient acheter.
Les consommateurs, confrontés à des choix limités qui pourraient ne pas répondre à leurs besoins, se déplaceront pour acheter les véhicules dont ils ont besoin dans une autre province ou conserveront leur véhicule actuel. Il en résultera une perturbation massive du marché sans impact positif sur l’environnement.
L’essor des véhicules électriques au Québec et en Colombie-Britannique au cours des deux dernières années est le résultat direct de la demande des consommateurs soutenue par l’ensemble des politiques incitatives appropriées. Les ventes record dans ces deux provinces se sont faites avant que l’obligation de vendre des VZE ne soit en place et ont explosé après l’introduction du programme d’incitatifs fédéral.
En Ontario, par exemple, la demande de VZE a diminué de près de 44 % entre 2018 et 2019, période où le gouvernement provincial a abandonné son programme d’incitatifs, ce qui démontre que la politique gouvernementale devrait être axée sur la lutte contre les obstacles à l’adoption du côté de la demande.
L’industrie de l’automobile s’est engagée à développer des véhicules économes en carburant et plus écologiques, et a fait des progrès impressionnants dans l’amélioration des moteurs à combustion interne (MCI), tout en mettant les technologies VZE sur le marché. Les modèles et l’offre augmentent dans tous les segments de marché, et les fabricants font les ajustements nécessaires aux modèles de production afin de répondre à la demande croissante de VZE partout dans le monde.
Les gouvernements devraient abandonner la stratégie consistant à interférer dans la dynamique du marché et continuer à travailler en étroite collaboration avec l’industrie pour promouvoir la demande de VZE des consommateurs par l’entremise de programmes incitatifs, d’investissements dans les infrastructures de tarification et de sensibilisation des consommateurs.
Franchement, il existe au Canada, en Amérique du Nord et partout dans le monde une force de marché puissante en faveur de gains continus du côté de l’économie de carburant, et ces gains continueront d’être réalisés maintenant et à l’avenir.