Mars 2021 a été le mois le plus fort de la dernière année pour les ventes d’automobiles au Canada, mais, compte tenu de l’impact combiné de la pandémie et des contraintes du côté de l’offre, la tendance est à la baisse.
Les ventes de 140 460 véhicules neufs en mars 2022, selon les estimations de DesRosiers Automotive Consultants (DAC), ont diminué de 19,8 % par rapport au sommet de l’année précédente, et les ventes cumulées de 330 593 véhicules au premier trimestre ont diminué de 12,7 % par rapport à l’an dernier. En fait, ils n’étaient qu’à quelques centaines de véhicules du 1er trimestre de 2020 lorsque les ventes de mars ont été touchées par l’apparition de la COVID-19 et 20 % en dessous du niveau pré-pandémie de 2019.
Le taux des ventes annuel désaisonnalisé de mars 2022 était d’environ 1,55 million de véhicules, selon DAC, par comparaison avec des ventes annuelles de 1,64 million en 2021.
Seuls deux autres mois se sont aussi mal comportés depuis mai 2020. L’offre, et non la demande, reste le problème majeur. Selon Rebekah Young, de Scotiabank Economics, les contraintes de l’offre au cours de 2022 devraient maintenir les ventes en deçà du niveau fondamental de la demande, qui devrait autrement revenir aux niveaux pré-pandémie ou les dépasser.
Bien que certains progrès aient été réalisés en ce qui concerne la pénurie actuelle de semi-conducteurs, la guerre en Ukraine a provoqué une nouvelle pénurie de composants, en particulier pour les fabricants européens.
Tout cela signifie que la situation ne devrait pas changer, du moins à court terme, mais toutes les prédictions sont fragiles. M. Young maintient une prévision de 1,75 million de ventes pour l’ensemble de l’année, mais note que les récents développements géopolitiques érodent probablement une partie de la demande refoulée et ajoutent davantage de baisses potentielles, en particulier en ce qui concerne les contraintes de l’offre.
Les ventes de camions légers gagnent encore des parts de marché
Alors que les ventes de 278 871 camions légers (camionnettes, fourgonnettes et véhicules utilitaires, y compris les multisegments) au 1er trimestre ont diminué de 11,9 % par rapport à l’année dernière, elles constituaient un record historique de 84,4 % du marché, soit une augmentation de 0,8 % de la part de marché.
Les ventes de 51 722 voitures particulières ont diminué de 17 % par rapport au 1er trimestre de 2021, ne représentant que 15,6 % du marché, ce qui représente une perte supplémentaire de 0,8 % de part de marché.
GM de retour au sommet, Hyundai en ascension
Alors que Ford a de nouveau revendiqué la couronne des ventes annuelles pour 2021, General Motors s’est classée numéro un au 1er trimestre de 2022, malgré une baisse des ventes de 23,7 %, à 47 699 véhicules. Dans la foulée, GM a cédé 2,1 % de parts de marché, qui est tombé à 14,4 %.
Les 43 061 ventes de Ford au 1er trimestre, en baisse de 20,5 % par rapport à l’année dernière, l’ont maintenue en 2e position avec une baisse de 1,3 % de sa part de marché, à 13 %. FCA Canada (Stellantis) occupait sa traditionnelle 3e place, tout juste derrière Ford, avec 42 587 véhicules vendus, en baisse de seulement 7,6 % par rapport à 2021. Par conséquent, FCA a été le seul des trois de Detroit à améliorer de 0,7 % sa part de marché, à 12,9 %. Toyota a maintenu sa 4e place avec 35 523 ventes (40 618 à titre de groupe y compris Lexus), soit une baisse de 15,1 % par rapport à l’année dernière, entraînant une perte de 0,3 % de sa part de marché à 10,7 %.
Hyundai, menacé depuis plusieurs mois, a enfin dépassé Honda à la 5e place, avec 27 559 véhicules vendus au 1er trimestre, soit une augmentation de 7,5 % par rapport à l’an dernier. Ce gain a fait grimper la part de marché de la marque sud-coréenne de 0,5 %, à 8,1 %. (Notez que, à titre de groupe, Hyundai, Kia et Genesis ont vendu ensemble 42 406 véhicules, et surpasseraient le groupe Toyota et Lexus en 4e place au total.)
Plus de remaniement dans les rangs
Les 21 817 ventes de Honda au 1er trimestre (25 199 à titre de groupe y compris Acura) ont diminué de 18,1 % par rapport à 2021, la reléguant à la 6e place du classement et lui coûtant 0,4 % de part de marché, à 6,6 %. Nissan, à la 7e place, a étroitement égalé la moyenne du marché avec une baisse des ventes de 12,9 % par rapport à l’année dernière à 20 540 véhicules (22 010 à titre de groupe y compris Infiniti), maintenant sa part de marché de 6,2 %.
Kia s’est classée 8e avec 14 847 ventes, en baisse de seulement 5,8 % par rapport à 2021, ce qui s’est traduit par un gain de sa part de marché de 0,3 %, à 4,5 %.
Mazda occupait la 9e place avec 12 919 ventes, soit une baisse de 14,1 %, ce qui a réduit sa part de marché de 0,1 %, à 3,9 %. Subaru a continué de gagner du terrain, dépassant Volkswagen en 10e place avec des ventes de 10 704 véhicules au 1er trimestre, en baisse de seulement 4,9 %, ce qui a entraîné une augmentation de 0,2 % de sa part de marché, à 3,2 %.
Volkswagen est retombée à la 11e place dans le processus (à titre de groupe y compris Audi et Porsche, il se classerait 8e ) avec 9 398 ventes, en baisse de 19,8 % par rapport à l’année dernière. Par conséquent, la part de marché de VW a diminué de 0,3 %, à 2,8 %.
Mercedes-Benz a conservé sa 12e place au classement et le leadership au chapitre des ventes des marques de luxe avec 7 934 véhicules vendus, ce qui représente une baisse de 13,1 % et le maintien de sa part de marché de 2,4 %.
Gagnants et perdants
Compte tenu des contraintes généralisées du côté de l’offre et de leurs effets sur la production, les chiffres des ventes de tout fabricant reflètent plus probablement la disponibilité des produits que la seule demande du marché.
Avec cette mise en garde à l’esprit, Genesis a mené le peloton en termes de plus grand gain en pourcentage, en hausse de 38,1 % par rapport à l’année dernière, suivi de près par Mitsubishi avec un gain de 37,1 %.
Parmi les autres marques qui ont dépassé les ventes du 1er trimestre de l’année dernière en chiffres absolus, citons : Porsche (+28,6 %); Maserati (+9,7 %); Hyundai (+7,5 %); MINI (+6 %); Lexus (+5,7 %); Audi (+4,8 %); et Volvo (+2,6 %).
Du côté négatif, Jaguar a connu la plus forte baisse (-61,2 %), suivie de Land Rover (-52,1 %), de General Motors (-23,7 %), de Ford (-20,5 %) et de Honda (-18,1 %).
Étant donné que de nombreux constructeurs d’automobiles continuent de ne déclarer leurs ventes que trimestriellement plutôt que mensuellement, la prochaine conciliation complète des résultats par fabricant sera disponible après le 2e trimestre.
