
L’impact dévastateur de l’épuisement professionnel sur votre organisation
Nous connaissons tous au moins une personne qui a souffert d’épuisement professionnel. Du moins, nous avons assurément tous entendu parler du burnout et du stress au travail. Mais nous sommes-nous déjà arrêtés sur son sens, surtout au sein de nos concessions et de nos ateliers de carrosserie ? Dans un article de Gintrac, il est expliqué que l’épuisement professionnel est « un état de stress qui survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face » (Gintrac, 2011, p.3).
De plus, dans ce même article, on constate que l’épuisement professionnel est insidieux et se dégrade dans le temps. En effet, « l’individu est capable de gérer la pression à court terme, mais il éprouve de grandes difficultés face à une exposition prolongée ou répétée à des pressions intenses » (Gintrac, 2011, p.3). D’ailleurs, certains moments de l’année nous donnent l’impression de brûler la chandelle par les deux bouts, et la fameuse période des changements de pneus n’y échappe manifestement pas.
« C’est la surexposition d’un agent stresseur sur une longue période qui amène une personne à développer un syndrome d’épuisement professionnel. »
Cela étant dit, on s’entend pour dire que chaque concession vivra à sa manière une surcharge du travail lors de cette période achalandée. Plus précisément, on note trop de travaux mécaniques sous la responsabilité des équipes de travail, et ce, peu importe la tâche, qu’elle soit simple ou complexe. Effectivement, l’impression d’en avoir toujours trop sur les épaules est un facteur de risque étroitement lié au stress et peut donc produire un ensemble de réactions physiques et émotionnelles néfastes chez les personnes. En d’autres mots, même si l’être humain a une bonne capacité d’adaptation à son environnement, c’est la surexposition d’un agent stresseur sur une longue période qui amène une personne à développer un syndrome d’épuisement professionnel. Parfois, c’est la mauvaise organisation du travail qui affectera le personnel, non pas seulement en raison des tensions et du stress engendré, mais aussi en raison de l’atténuation du sens au travail. Toutefois, il est essentiel de préciser que chaque individu est unique et ne réagira pas de la même façon devant les mêmes tensions.
Voici, sans s’y limiter, les principaux groupes de facteurs liés au stress1 :
- L’aménagement du temps de travail : la durée, les heures supplémentaires, etc. ;
- La structure organisationnelle : le manque d’autonomie et les caractéristiques de gestion ;
- Les conditions de travail : les spécificités du milieu, comme la chaleur, le bruit, l’encombrement ou l’éclairage ;
- La communication et les relations de travail : les attentes et les objectifs flous, la faible possibilité d’entraide au sein des équipes, des relations pénibles avec les pairs, etc. ;
- Enfin, les facteurs individuels : ce sont toutes les caractéristiques personnelles et en particulier celles psychologiques. Ceci inclut tout ce qui concerne la vie en dehors du travail.
Avant d’aborder les conséquences du stress, j’aimerais souligner que le stress n’est pas exclusivement négatif. Pour certaines personnes, le stress lié à la pression peut être un moteur (sans vouloir faire de jeu de mots !) de productivité : les fameux procrastinateurs ! Ici, l’objectif n’est pas hors de la portée de la personne, et elle se sent outillée pour y arriver. Ainsi, lorsque bien dosées, les tensions au travail peuvent être stimulantes et ressenties comme un facteur de réussite. Cependant, je vous conseille fortement de ne pas chercher à établir ce type de productivité, car la ligne entre stress optimal et néfaste est mince. C’est une mission excessivement risquée ! Gardez seulement à l’esprit cette nuance.
Or, les risques sont toujours plus grands quand on parle de tensions stressantes ; car lorsque l’épuisement professionnel gagne, c’est l’être tout entier qui en souffre. Les conséquences de cette grande fatigue peuvent se ressentir à différents niveaux, tant physiquement qu’à l’intérieur de nous ou dans nos relations avec les autres. Les effets du stress sont notamment perçus sur le rythme cardiaque, l’hypertension, le taux de cholestérol et le système immunitaire : la raison pour laquelle tant de gens tombent immanquablement malades durant leur semaine de vacances ou après une période de travail intense, comme la période de changement des pneus. Plus difficile à percevoir, il y a les conséquences psychiques comme la dépression qui, elle, peut aboutir au suicide.
Plus concrètement, les symptômes d’un épuisement professionnel sont nombreux et peuvent prendre différentes formes. Dans le quotidien de vos équipes, cela peut se traduire par :
- Une augmentation du taux d’absentéisme ;
- Une grande difficulté à donner son plein rendement ;
- Une démission ;
- Une perte annuelle de revenus ;
- Une augmentation des coûts de recrutement ;
- Des accidents de travail plus fréquents ;
- Le présentéisme : se présenter au travail malgré un problème de santé qui nécessiterait de prendre un temps de repos en s’absentant. Dans un monde du travail où tout va vite, c’est un mal plus répandu que l’on croit ! Restez soucieux.
Voici quelques pistes qui vous permettront de vous attaquer aux causes de l’épuisement professionnel :
- Soutien psychologique ;
- Culture organisationnelle ;
- Leadership et attentes claires ;
- Politesse et respect ;
- Correspondance psychologique avec le travail : le fameux sens au travail ;
- Croissance et perfectionnement ;
- Reconnaissance ;
- Participation et influence ;
- Gestion de la charge de travail ;
- Engagement ;
- Équilibre ;
- Protection de la sécurité psychologique et physique.
Enfin, peu importe la ou les solutions que vous décidez de mettre en place dans votre concession, il y a quelques grandes lignes directrices à garder dans votre poche arrière afin d’y parvenir.2
- L’évaluation : faire une étude adéquate de l’environnement de travail afin de cerner quels pourraient être les agents stresseurs dans votre concession ou votre atelier de carrosserie ;
- Ne pas blâmer les facteurs personnels : évitez de centrer vos solutions sur vos équipes et axez vos solutions davantage sur l’organisation ;
- Faire confiance aux membres de vos équipes : ils ont acquis une expertise indispensable qui les rendent susceptibles de trouver des solutions adaptées et efficaces à leur environnement de travail ;
- L’engagement : toutes solutions efficaces et durables impliquent l’engagement du personnel et des gestionnaires ;
- Soutien de la direction : aucun changement ne peut être réalisé et se maintenir sans que la direction en soit partie intégrante.
« Le travail et la vie privée sont intimement liés. Le stress de la vie privée a des échos dans notre vie professionnelle et inversement. »
En conclusion, le travail et la vie privée sont intimement liés. Le stress de la vie privée a des échos dans notre vie professionnelle et inversement. Sachant cela, comment pouvons-nous, en tant que membre de la direction ou gestionnaire de premier niveau, lutter contre les sources de stress au travail afin d’alléger, de diminuer ou de réduire leur impact au sein de nos concessions ? Ce serait déjà un bon début !
REFERENCES :
1 Centre Canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST). https://www.cchst.ca/oshanswers/psychosocial/stress.html [Consulté le 19 juillet 2023]
2 Le stress au travail, un état des lieux Alain Gintrac Dans Management & Avenir 2011/1 (n° 41), pages 89 à 106
SOURCES :
- Gintrac, A. (2011). Le stress au travail, un état des lieux. Management & Avenir, n° 41.
- Centre Canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST). https://www.cchst.ca/oshanswers/psychosocial/stress.html [Consulté le 19 juillet 2023]






