Le moment est venu pour le Canada d’apporter des changements

Avec l’administration protectionniste des États-Unis d’un côté et la possibilité d’une deuxième vague de COVID-19 de l’autre, le Canada doit poursuivre une stratégie nationale pour attirer les talents mondiaux et accroître les investissements des entreprises.

Jusqu’à présent, les ventes de véhicules au Canada nous ont permis de nous remettre de la crise de la COVID-19. Juillet a marqué le troisième mois consécutif de reprise du marché, et les ventes se sont redressées à des niveaux pré-COVID-19.

Avec la réouverture complète des concessions et la pandémie contenue dans la plupart des régions du pays, la relance du marché de l’automobile a été principalement attribuable à la demande refoulée, les consommateurs revenant lentement sur le marché.

Dans l’ensemble, l’économie canadienne se redresse également à un rythme relativement soutenu. La confiance des consommateurs continue de progresser et le marché de l’emploi rebondit progressivement à mesure que de plus en plus d’entreprises rouvrent leurs portes. D’autres gains d’emplois sont prévus au cours des prochains mois. Toutefois, on s’attend à ce que le chômage demeure au-dessus des niveaux pré-pandémie au cours des deux prochaines années.

Bien qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle pour l’économie canadienne et le secteur de l’automobile, la récente escalade des tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis ainsi que l’incertitude entourant une deuxième vague potentielle, pourraient nuire à la croissance.

Quelques semaines seulement après l’entrée en vigueur de l’ALENA 2.0, le président américain Donald Trump a imposé un tarif douanier de 10 % sur l’aluminium canadien sur la prémisse non prouvée et plutôt absurde selon laquelle le Canada profitait des États-Unis en inondant leur marché.

Cette décision a peut-être été motivée par le désir de montrer une certaine fermeté avant l’élection de novembre, car Donald Trump est à la traîne de Joe Biden dans les sondages et est fortement critiqué pour sa mauvaise gestion de la crise du coronavirus. Peut-être croit-il vraiment que le Canada, l’un des plus proches alliés des États-Unis, dans le monde, est vraiment l’ennemi, et que, pendant des décennies, nous nous sommes payés les Américains avec des pratiques commerciales déloyales.

Quelle qu’en soit la raison, le regain des tensions commerciales survient dans un environnement économique où les deux pays sont encore sous le choc de la crise.

Ces tarifs douaniers et les représailles dollar pour dollar de la part du Canada augmenteront les coûts aux États-Unis et au Canada et nuiront à nos économies intégrées. Ce n’est pas le moment d’entrer dans un différend commercial avec vos alliés.

Cela dit, nous ne devrions pas nous attendre à mieux de la part d’un président qui est de plus en plus frustré par son terrible bilan relatif à la pandémie et par ses chances d’être réélu cet automne.

Le discours de Trump en matière de commerce l’a propulsé à la Maison-Blanche, et, une fois de plus, il revient à ses vieilles tactiques dans le but de remporter un second mandat.

Nous devons faire face à la dure réalité que le « trumpisme » a amené les États-Unis dans une ère de protectionnisme que les administrations encore plus libérales auront du mal à inverser.

Le Canada devra prendre les mesures appropriées au cours des années et des décennies à venir pour diversifier son commerce, accroître notre production locale et réduire sa dépendance à l’égard des États-Unis.

La pandémie a mis en évidence le fait que le Canada doit renforcer ses capacités et sa propre habileté à réagir efficacement aux crises mondiales, qu’il s’agisse d’une pandémie, d’une crise financière, de changements climatiques ou de questions de sécurité. Bien que les problèmes mondiaux exigent des solutions mondiales, la COVID-19 a montré que les réponses nationales et locales restent vitales.

Bien que la reprise économique demeure fragile, et que nos relations avec notre principal partenaire commercial ne sont pas à leur meilleur, le Canada peut encore sortir de cette crise fort. Des mesures comme l’introduction d’une échelle mobile au programme de subventions salariales faciliteront la reprise des entreprises et renforceront le marché du travail. Cependant, il reste encore beaucoup à faire.

De nombreux secteurs clés, y compris les secteurs de l’hôtellerie, du voyage et du tourisme, sont encore sous le choc de la crise. Le gouvernement fédéral doit rapidement mettre en place un solide plan de relance pour soutenir les entreprises canadiennes et protéger notre économie contre la croissance du protectionnisme partout dans le monde.

Au-delà de la crise, le Canada devrait poursuivre l’élaboration d’une stratégie nationale visant à attirer les talents mondiaux, à tirer parti du regroupement économique, comme nous l’avons fait avec succès avec le secteur de l’automobile en Ontario, et, surtout, devenir un endroit souhaitable où investir pour les entreprises.

Articles liés
Share via
Copy link