Information sur les données concernant le financement et le crédit-bail : à quoi s’attendre ?

Explorer certaines des principales conclusions du tout premier rapport sur les données de la CADA.

Il y a quelques mois, la CADA a publié son premier rapport annuel sur les données pour l’année 2022. L’objectif de ce rapport consistait à rassembler — en un seul endroit — certaines des informations économiques les plus importantes dont nous disposons sur les concessions d’automobiles au Canada.

Avec la situation économique actuelle, il y a un intérêt croissant pour le marché et les mécanismes financiers qui animent l’ensemble de l’industrie de l’automobile au Canada et en Amérique du Nord.

Même si certains d’entre vous ont peut-être lu ce rapport, j’ai pensé qu’il serait intéressant de revenir sur certains des éléments les plus intéressants découverts et analysés par la CADA. Nous reviendrons également l’an prochain et nous comparerons ces résultats pour voir si certaines tendances se dessinent et dont les concessionnaires d’automobiles et les consommateurs devraient être conscients.

Je veux aborder l’aspect financement et location des activités des concessions. La raison est simple : l’information du rapport de la CADA qui a suscité le plus d’intérêt médiatique est de loin la dichotomie entre la diminution générale du pourcentage de location au fil des ans et l’augmentation constante du taux d’intérêt moyen.

En effet, les consommateurs qui louent un véhicule neuf est passée de près de 32 % en 2018 à moins de 23 % en 2022, tandis que le taux d’intérêt moyen a doublé au cours de cette période.

Pour de nombreux journalistes du secteur de l’automobile, les taux d’intérêt élevés devraient faire augmenter le pourcentage de locations alors que les consommateurs se lassent d’acheter des véhicules dans ce contexte économique de plus en plus difficile.

En toute honnêteté, les données de l’an prochain pourraient s’aligner sur cette hypothèse, mais il est également évident que le marché de la fin de 2022 et du début de 2023 a été faussé par le cumul de nombreuses variables comme le taux d’épargne plus élevé qu’avant la pandémie, l’incertitude quant à l’augmentation des taux d’intérêt, l’impatience des consommateurs après une grave pénurie d’approvisionnement, les faibles stocks de véhicules d’occasion, etc. Cette combinaison unique de facteurs a conduit les consommateurs à agir d’une manière qui pourrait très bien être, pour certains, contre-intuitive.

D’un autre côté, il existe également de nombreuses données sur le financement et la location pour 2022 qui corroborent une compréhension plus commune et largement partagée du marché : les véhicules sont devenus plus chers depuis la pandémie, et la hausse des taux d’intérêt commence à avoir un effet sur de nombreux consommateurs.

La durée moyenne des prêts e a augmenté de près de quatre mois depuis la pandémie et, au cours de la même période, le montant moyen financé est passé de 42 359 à 53 023 $.

Les coûts de production de ces nouveaux véhicules, souvent électriques et de haute technologie, ont certes joué un rôle majeur dans la croissance des montants financés, mais il ne fait aucun doute que le Canadien moyen est touché par la hausse généralisée du coût global des véhicules.

Dans les faits, des informations réelles ont confirmé cette tendance lorsque BMO a annoncé récemment la fermeture officielle de sa division de financement indirect des véhicules automobiles.

Quant à la justification de cette décision, BMO a indiqué que la hausse des taux de délinquance était désormais plus élevée que dans l’environnement économique prépandémie. De nombreux consommateurs, comme les concessionnaires, ressentent la pression sur plusieurs côtés et ont dû prendre des décisions qui ont des conséquences négatives sur d’autres domaines de leur portefeuille de dettes.

Cette dynamique de marché en évolution intéresse les concessionnaires car elle pourrait très bien être l’un des premiers « dominos » à tomber – pour l’industrie de l’automobile – et confirmer que nous entrons effectivement dans une période de difficultés économiques.

Depuis plusieurs mois, les inquiétudes et les prédictions qui ont été faites sur l’économie canadienne ne semblent pas se traduire pleinement pour les concessionnaires en ventes au détail positives par comparaison avec 2022 (augmentation de 10,5 % des ventes de pièces et augmentation de 9,1% des ventes de véhicules neuves).

Cette dynamique économique pourrait très bien se maintenir au second semestre de 2023. La principale raison pour laquelle cela pourrait se produire est un degré de résilience constant des consommateurs. Toutefois, seuls les prochains mois nous permettront de déterminer si cette histoire de résilience et de ventes positives perdure dans ce qui semble être une récession économique imminente.

Au cours des six prochains mois, surveillez de près l’évolution des activités de financement et de location de votre concession d’automobiles. Ça pourrait rapidement devenir l’un des indicateurs les plus fiables de ce qui nous attend et de la manière de s’y préparer.

About Charles Bernard

Charles Bernard est économiste en chef à la Corporation des associations de détaillants d’automobiles (CADA). Vous pouvez le joindre à l’adresse suivante : cbernard@cada.ca

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