Des possibilités sur le plan politique

Les concessionnaires d’automobiles peuvent jouer un rôle important dans l’élaboration des politiques nationales au moment où le nouveau gouvernement est en place. 

Comme nous l’avons mentionné dans notre dernière chronique politique, les élections fédérales sont derrière nous. Dans ce nouveau contexte politique, que certains considèrent comme une bouffée d’air frais, il y a de bonnes raisons de croire que certaines des mesures proposées aux Canadiens au cours de ce processus pourraient enfin être appliquées.

Les discussions sur une économie plus forte, plus efficace, plus concurrentielle et plus étroitement liée se poursuivent avec beaucoup d’intensité depuis la fin des élections et, malgré les défis régionaux et partisans évidents qui ne manqueront pas de se poser, une fenêtre de possibilités s’ouvre. 

Un nouveau Parlement, du début à la fin de son cycle, est toujours caractérisé ou façonné par les principaux enjeux politiques de la période durant laquelle il existe. 

L’histoire de ce Parlement sera écrite par le public et par nos élus, mais son orientation générale sera dictée par la conjoncture actuelle, qui est manifestement dominée par les relations canado-américaines. Nul besoin de préciser que cette situation regrettable et le contexte politique actuel correspondent parfaitement, en termes de mobilisation de l’industrie, à ce que les concessionnaires d’automobiles connaissent, entendent et ont récemment vécu.

Par ailleurs, avec l’arrivée d’une nouvelle législature, des élus inexpérimentés, enthousiastes et intéressés s’installent progressivement à Ottawa avec la ferme intention de résoudre des problèmes importants.

Beaucoup d’entre eux ont déjà rencontré des concessionnaires d’automobiles lors d’un arrêt dans le cadre de la campagne électorale, d’une table ronde ou d’une discussion sur l’abordabilité, les véhicules électriques ou l’emploi dans leur circonscription. Ils ont entendu parler de l’importance des concessions pour les économies locales. Ils sont maintenant en mesure de concevoir des politiques qui ont une incidence directe sur l’avenir de notre industrie.

« Les concessionnaires ont la capacité d’être des acteurs politiques importants et productifs, d’une manière non partisane et désireux de renforcer un secteur important de l’économie canadienne. »

Cela offre aux concessionnaires d’automobiles une occasion unique de se positionner autrement que comme de simples intervenants économiques. Les concessionnaires ont la capacité d’être des acteurs politiques importants et productifs, d’une manière non partisane et désireux de renforcer un secteur important de l’économie canadienne. 

Les concessionnaires d’automobiles ne vendent pas seulement des véhicules : ils suivent l’évolution des comportements et des sentiments des consommateurs, gèrent les préoccupations liées à l’abordabilité ainsi que les retards dans les services et comprennent les défis liés à la chaîne d’approvisionnement. Enfin, ils réagissent en temps réel aux fluctuations économiques.

Ces connaissances sont précisément celles dont les législateurs ont besoin pour prendre les bonnes décisions; elles sont également extrêmement opportunes compte tenu du climat politique actuel. 

En d’autres termes, l’influence du commerce de détail d’automobiles ne se limite pas aux cas où une politique précise est élaborée. Il s’agit de veiller à ce que le processus d’élaboration des politiques soit influencé dès le départ par les personnes qui sont en mesure de voir comment ces politiques seront mises en œuvre dans la réalité. 

Dans le contexte économique et politique actuel, marqué par des questions sociétales majeures comme l’abordabilité, l’accès aux produits, la croissance de l’emploi et la stagnation des investissements privés, peu de secteurs sont mieux placés que les concessionnaires d’automobiles pour fournir des descriptions précises et en temps réel de la situation économique réelle.

À titre d’exemple, au cours des derniers mois, plusieurs discussions stratégiques se sont intensifiées à mesure que la guerre commerciale avec les États-Unis se prolongeait, et que le renforcement de la résilience économique du Canada devenait une nécessité vitale plutôt qu’une position partisane. Alors que nos représentants gouvernementaux prennent des décisions cruciales sur ces questions, les commentaires et les idées des concessionnaires d’automobiles pourraient se révéler essentielles pour les mener à bien :

« Les concessionnaires d’automobiles  font face à des frustrations engendrées par l’incohérence  des règlements en termes d’émissions, de langue et d’immatriculation. »

Les droits de douane et l’incertitude entourant le commerce : Étant donné que le Canada reste confronté à une situation difficile en termes de droits de douane sur les automobiles qui continue de nourrir l’incertitude commerciale, les responsables des orientations politiques doivent prendre des décisions importantes concernant cette crise. Les différents niveaux de droits de douane (tant américains que les mesures de représailles) imposés à l’industrie de l’automobile auront des répercussions économiques sur les stocks, les prix et les habitudes des consommateurs. Les concessionnaires sont souvent les premiers à ressentir ces chocs au niveau de la vente au détail et disposent de l’expertise nécessaire pour communiquer les répercussions sur leurs activités;

Mandat fédéral en matière de véhicules zéro émission (VZÉ) : Les cibles d’Ottawa en matière de vente de VZÉ sont ambitieuses et reposent sur une vision commune, mais les défis qu’elles posent, en particulier dans les provinces où la demande, les infrastructures ou les mesures incitatives ne sont pas harmonisées, nécessitent une connaissance tangible que seuls les concessionnaires peuvent fournir;

Obstacles au commerce interprovincial : Le gouvernement fédéral a manifesté un intérêt renouvelé pour l’élimination des obstacles au commerce interprovincial. Pour l’industrie de l’automobile, cela revêt une importance capitale. Les concessionnaires d’automobiles font face à des frustrations engendrées par l’incohérence des règlements en termes d’émissions, de langue et d’immatriculation. Ce point de vue unique et expert est essentiel à la mise en place d’un système qui stimule les échanges commerciaux entre les provinces et les territoires.

Dans tous ces cas, les données seules ne suffisent pas. Les responsables des orientations politiques ont besoin de témoignages concrets qui proviennent de lieux réels et étayés par des chiffres réels. Les concessionnaires d’automobiles peuvent démontrer comment un nouveau règlement se répercute dans une communauté rurale par rapport à une communauté urbaine, ou comment la confiance des consommateurs réagit à la volatilité des prix, aux taux d’intérêt ou à des changements soudains dans les mesures incitatives.

Le moment est venu de susciter cet engagement. La période estivale et le début de l’automne sont des moments où les députés sont de retour dans leur circonscription et ont hâte de rencontrer les entreprises locales.  

Les concessionnaires sont présents dans presque toutes les communautés du pays, et cette présence est à la fois un atout commercial et politique. Elle vous donne accès aux élus, vous offre une visibilité auprès des électeurs ainsi qu’une expertise et un bassin de connaissances qui ont du poids quand il s’agit de prendre des décisions qui ont une incidence sur l’abordabilité, la mobilité et le choix des consommateurs.

Profitons de l’arrivée de la nouvelle législature pour veiller à ce que les responsables des orientations politiques se tournent vers certains des meilleurs négociateurs et bâtisseurs communautaires au Canada afin de bénéficier de leurs connaissances, de leur expérience et de leur leadership pour l’avenir de notre industrie de l’automobile.

À propos de Charles Bernard

Charles Bernard est économiste en chef à la Corporation des associations de détaillants d’automobiles (CADA). Vous pouvez le joindre à l’adresse suivante : cbernard@cada.ca

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