Fondateur et dirigeant du Groupe automobile Beaucage, Daniel Beaucage a pris la décision stratégique en 1997 de créer son propre atelier de carrosserie à Sherbrooke.
En 1999, il nomme Stéphane Côté, déjà employé du groupe, à titre de directeur Carrosserie, avec pour mandat de développer l’atelier situé à l’arrière de la concession Sherbrooke Nissan.
« Je n’avais pas beaucoup de connaissances en carrosserie, mais j’avais de la volonté, de l’ambition et une passion pour l’automobile. Alors, je suis allé suivre une formation sur tout ce que j’avais besoin de connaître en carrosserie : structure, peinture et estimation. Par la suite, j’ai accédé au poste de directeur général », raconte M. Côté.
Entre expansion et diversification
Gestionnaire hors pair et entrepreneur dans l’âme, Stéphane Côté assume avec brio le mandat qui lui a été confié.
En 2001, il procède ainsi à l’agrandissement de l’atelier sherbrookois. Quelques années plus tard, en 2006, comme le bâtiment ne répondait pas aux besoins d’expansion, l’entreprise a déménagé de l’autre côté du boulevard Bourque, dans un nouvel atelier de 18 000 pieds carrés à la fine pointe où il est toujours situé aujourd’hui.
« Puis, en 2007, je suis devenu actionnaire du Groupe Beaucage Carrossier », mentionne-t-il avec fierté.
En 2010, l’atelier sherbrookois, jusqu’alors indépendant, se joint à CarrXpert, la bannière de carrosserie affiliée à la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec. L’année suivante, dans une nouvelle phase d’expansion, le groupe inaugure un atelier de carrosserie de 8 000 pieds carrés à Granby qui comprend aussi un atelier de mécanique et de pneus.
Au fil des ans, l’entreprise diversifie son offre. Outre la carrosserie et l’esthétique, l’atelier de Granby comporte un service de pneus sous la bannière de Pneus Sélect ainsi que, depuis 2014, un service de réparation, de remplacement de pare-brise et d’accessoires d’auto sous la bannière de VitrXpert, qui est aussi offert à Sherbrooke.
« L’idée consiste à offrir tout sous le même toit aux clients et un service clé en mains », fait-il valoir.
Un engagement à l’égard de la qualité
Ce qui distingue le Groupe Beaucage Carrossier, c’est la qualité des réparations effectuées et l’excellence de son service à la clientèle.
« On a un slogan qui dit que notre mission est « Être toujours les meilleurs ». Donc, on travaille fort à rester toujours les meilleurs », souligne le directeur général.
Ce qui démarque aussi l’entreprise, c’est la réputation de longue date du Groupe Beaucage Carrossier.
« On fait encore de la publicité, mais les gens nous connaissent et veulent faire affaire avec nous. »
Preuve de son engagement à l’égard de la qualité, Stéphane Côté est membre du Cercle de qualité Axalta, anciennement Du Pont, depuis 2003. Chaque année, c’est avec enthousiasme qu’il participe aux trois réunions du cercle et y joue un rôle de leader auprès de ses membres.
« On ne fait pas juste discuter de chiffres ensemble. On va visiter des ateliers. Si on a une problématique, on se demande comment la gérer pour la régler. Et c’est comme ça qu’on s’améliore, en allant chercher des idées ailleurs. »
Un secteur en évolution accélérée
D’après M. Côté, « les véhicules ont évolué plus rapidement au cours des 10 dernières années que durant les 100 dernières ».
De fait, les innovations et les technologies ont profondément transformé la réparation des éléments de carrosserie et des composants structurels des véhicules endommagés. En cause, l’ajout de nombreux alliages métalliques, de systèmes électriques et d’assistance à la conduite qui nécessitent une formation avancée et des mises à jour fréquentes.
« On doit faire beaucoup de recherches pour trouver les bonnes procédures. Et c’est là qu’on tire notre épingle du jeu aussi : on est capable de bien réparer ces véhicules. »
Un métier en changement
En parallèle, le travail des techniciens en carrosserie s’est lui aussi grandement transformé.
« Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de remplacement de pièces que de réparations », constate le dirigeant.
Les pièces des véhicules sont en effet plus minces, souvent composées d’alliages qu’on ne peut pas chauffer sans en changer la propriété − comme l’acier à haute résistance qui protège en cas d’impact −, et qui sont conçues aussi pour absorber les chocs et plier beaucoup plus vite.
En revanche, « les nombreux éléments en plastique du véhicule peuvent être soudés, alors que des pièces de métal peuvent être collées parce qu’on ne peut pas les chauffer », précise-t-il.
Après les réparations et le remplacement des pièces, il est désormais impératif de recalibrer le véhicule.
« On scanne le véhicule pour s’assurer que tout fonctionne correctement – systèmes d’aide à la conduite, coussins gonflables, etc. –, et de façon sécuritaire, comme c’est censé fonctionner à l’origine », indique M. Côté.
Le Groupe Beaucage Carrossier a acquis la formation et les équipements nécessaires pour réaliser cette recalibration à l’interne.
« Ça nous a permis d’économiser du temps et de livrer les véhicules aux clients plus rapidement. »
Un défi de taille
En 2025, le plus grand défi du directeur général est celui de la main-d’œuvre et de la recherche de nouveaux talents.
« Pendant longtemps, c’était un métier peu valorisé et qui a souvent été mis de côté. Seuls les passionnés étaient intéressés par ce domaine. »
Encore aujourd’hui, en plus du manque de reconnaissance du métier de carrossier, les salaires, en particulier en début de carrière, ne peuvent rivaliser avec ceux des métiers de la construction.
Par ailleurs, le programme de carrosserie offert dans les centres de formation professionnelle (CFP) n’a pas toujours suivi l’évolution de ce secteur qui doit absorber de nouvelles technologies, dont celle des véhicules électriques.
« Longtemps, le programme n’était pas à point. Il a été changé. C’est de mieux en mieux. Mais le mal est fait, il y a une génération qui n’est pas là », déplore M. Côté.
Heureusement, le groupe collabore avec le Centre-24 juin de Sherbrooke qui lui envoie des stagiaires en carrosserie chaque année en alternance travail-études.
« Ça nous aide grandement à recruter les meilleurs. On se démarque de la concurrence. On a de bons employés qui sont performants et compétents. »
Un objectif de pérennité
Depuis maintenant 33 ans, Stéphane Côté, 56 ans, travaille au sein du Groupe Beaucage. S’il ne compte pas prendre sa retraite prochainement, le directeur général et associé consacre désormais ses efforts à assurer la pérennité des deux ateliers de carrosserie.
« Le projet d’avenir, c’est d’avoir de la relève qui va montrer de l’intérêt et s’impliquer avant d’investir. L’objectif, c’est donc de transférer l’entreprise à des plus jeunes, en laissant peu à peu notre place, pour qu’un jour, ils deviennent les nouveaux partenaires. »
