René Lapointe évolue dans le domaine de la carrosserie d’automobiles depuis 47 ans. Il offre de la formation aux responsables d’atelier de carrosserie. Une formation de trois jours où il trace la bonne voie pour ceux qui veulent connaître la bonne méthode de travail qui mènera enfin le département à la rentabilité. 3000 personnes ont déjà profité de sa formation au Canada et aux États-Unis.
«Au début de ma carrière, j’étais peintre de 1re classe. Puis, j’ai ensuite assumé le rôle de gestionnaire de l’atelier. Je faisais le travail de mon mieux et de bonne foi, mais mon ignorance faisait perdre de l’argent au propriétaire. À la fin d’une journée de travail, en 1984, dans l’atelier de Boulevard Pontiac-Buick, je me questionnais sur notre rentabilité. Et c’est à ce moment que je me suis mis à créer une méthode de travail que je n’ai cessé de peaufiner depuis», se souvient-il. Puis, plus tard, il a monté son premier cours d’estimation chez NAPA, en 1990. Aujourd’hui, sa formation en gestion et vente appliquée à la carrosserie pour les directeurs d’ateliers vise avant tout la bonne gestion du temps des directeurs d’atelier de carrosserie et la compréhension des procédures et des devis de réparation.
L’importance de l’estimateur
L’estimateur est l’employé le plus important de l’équipe de carrossiers. C’est-à-dire celui qui vend les travaux. Pas de vente, pas de travaux. Mais vendre à rabais peut mettre l’organisation dans une situation précaire, puisque : «pas de profit, pas de survie». En somme, comme le mentionne M. Lapointe, le temps investi à rédiger l’évaluation ou le devis de réparation se reflétera directement sur la santé financière de l’atelier. Chaque estimation doit s’avérer profitable. Et il ne faut pas croire que le volume fera en sorte que la profitabilité sera au rendez-vous au bout de l’année. Si vous perdez un dollar sur un travail, vous perdrez sûrement mille dollars au bout de mille réparations, maintient-il.
Si l’atelier existe depuis longtemps dans certaines concessions, M. Lapointe constate que très peu de personnes connaissent son rouage. Certains diront qu’il n’est là que pour offrir un service complémentaire, mais pourtant, il peut être très profitable ! De plus, il peut s’avérer le meilleur client du service des Pièces, comme il peut fournir du travail à la Mécanique. Et certains fabricants refusent que leurs véhicules soient réparés ailleurs que dans une concession où les techniciens ont été formés par le manufacturier, en gage de bonne remise en état d’origine du véhicule.
Selon M. Lapointe, il est impératif de garder ses bons peintres à leur poste. Un bon peintre ne fait pas nécessairement un bon estimateur. Un bon estimateur devra posséder les trois critères importants suivants : il devra être un bon communicateur afin de bien vendre les services; il devra faire preuve d’une bonne compréhension et être habile à l’ordinateur; et montrer une attitude positive dans sa volonté d’apprendre et d’expérimenter de nouvelles méthodes de travail.
Si les techniciens ne suivent pas le processus à la lettre la productivité sera affectée et les résultats, négatifs. Ainsi, M. Lapointe pose la question aux concessionnaires possédant un atelier de carrosserie : « À quand remonte votre dernière mise à jour de l’estimateur; des installations; de l’équipement et de la formation des techniciens ?».
