Nos gains passent par la croissance de la Chine

La demande de la Chine pour les ressources a contribué à l’essor de l’économie du Canada

Unis sommes-nous aux États-Unis par la géographie, il est facile de supposer que notre destin économique tout entier soit lié à celui des Américains. Il y a une certaine vérité là-dedans – nos exportations, pour la plupart, vont du côté des États-Unis, et il nous revient d’innombrables autres avantages en termes de tourisme et de sécurité parce que nous sommes voisins – mais ce ne n’est pas tout. Ces dernières années, on a porté une grande attention à l’importance croissante des économies émergentes d’Amérique du Sud et d’Asie. En tête de liste, bien sûr, on trouve la Chine, en voie de devenir la plus grande économie du monde dans quelques années.

En Chine, les chiffres macroéconomiques défient la compréhension par leur importance. Un cinquième de l’humanité y vit – quelque 1,3 milliard d’enfants, de femmes et d’hommes. Croissant à un rythme de près de 10 % par an, son économie a été multiplié par dix depuis les grandes réformes économiques mises en place il y a 30 ans quand la Chine a commencé son processus d’ouverture sur le monde. À ce titre, elle a contribué pour une part disproportionnée de la croissance mondiale au cours de cette période. À bien des égards, la Chine a été le moteur de l’économie mondiale pour la vie entière de centaines de millions de personnes vivant aujourd’hui dans tous les coins de la planète.

Le Canada bénéficie de la 
croissance de la Chine

Le Canada a bénéficié, en grande partie, de l’émergence de la Chine comme puissance économique mondiale. La Chine a dépassé le Royaume-Uni et le Japon il y a plusieurs années à titre de partenaire commercial numéro 2 du Canada, derrière les États-Unis. En 2010, le total des échanges commerciaux bilatéraux entre nous et la Chine s’est élevé à 37,1 milliards de dollars. Depuis lors, nos gouvernements se sont fixé comme objectif d’atteindre 60 milliards de dollars en 
commerce bilatéral en 2015. C’est loin d’être de la petite monnaie. Ça représente environ 4 % du 
PIB du Canada.

Mais peut-être plus important que les liens commerciaux directs énormes entre nous et la Chine, on peut citer l’effet du géant asiatique sur les prix mondiaux des matières premières qui, étant donné l’extraction des ressources du Canada, a accordé une formidable impulsion à notre économie dans la dernière décennie.

On nous dit souvent que le Canada a résisté à la récession mieux que la plupart des autres pays. Certes, le gouvernement ne se lasse jamais de nous le rappeler. Bien que nous ayons l’expérience d’une récession courte et peu profonde au Canada, nous avons rebondi mieux que la plupart, et très certainement mieux que les Américains. Je soupçonne plus que de la pâle vantardise à chaque fois que nous disons au monde combien nous sommes mieux lotis que les États-Unis. Même si nous devrions être prudents sur les maux que nous souhaitons à nos voisins, il est indéniable que nous voguons dans un meilleur bateau qu’eux.

Il y a d’innombrables raisons qui expliquent notre force relative. Nous ne sommes pas friands de ce qu’on appelle les emprunts à haut risque ; notre secteur bancaire est réglementé d’une manière beaucoup plus prudente, peut-être avons-nous seulement le risque un peu plus en aversion. Mais en haut de la liste, il y a le fait que l’économie canadienne est encore largement basée sur l’extraction des ressources et sur la vente de nos matières premières à d’autres pays. Notre destin est lié beaucoup plus étroitement au cours du pétrole et du cuivre. Et pour la demande et des prix soutenus pour ce pour quoi nous creusons et que nous expédions dans le monde, nous pouvons, dans une large mesure, remercier la Chine.

On ne fait pas croître de 10 % par an une économie de 1,3 milliard d’habitants sans avoir besoin de vastes quantités de pétrole, d’acier, de gaz naturel et d’autres matières premières. Pour devenir l’atelier du monde, la Chine a acheté des fournitures de producteurs dans le monde entier, non seulement au Canada. Ce phénomène a maintenu le prix des matières premières élevé, même pendant la récession, et a contribué à isoler le Canada de l’effondrement économique mondial.

Nous sommes maintenant dans une période de croissance lente dans les pays développés, et ce, dans un avenir prévisible. Cela signifie que nous ne pouvons pas compter sur la demande américaine comme nous l’avons fait historiquement et que nous devons continuer à nous diversifier. Pour la même raison, tous les observateurs de l’économie canadienne devrait garder un œil sur l’histoire remarquable de la Chine. Leur croissance sera notre carburant pour de nombreuses années à venir.

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