Des problèmes liés à l’offre gâchent la reprise des ventes d’automobiles au 3e trimestre

Une perturbation importante des ventes de véhicules neufs au Canada s’est intensifiée au cours du 3e trimestre de 2021, les ventes de septembre tombant au plus bas taux annuel des ventes désaisonnalisé (TAD) pour le mois depuis mai 2020 – environ 1,55 million de véhicules, selon les chiffres de DesRosiers Automotive Consultants (DAC).

Bien que les effets directs de la pandémie de COVID-19 puissent encore avoir un impact sur les ventes dans certaines régions du pays, les plus gros problèmes se trouvent du côté de l’offre, pas du côté de la demande. La production et les stocks ont été considérablement épuisés dans l’ensemble de l’industrie, principalement en raison d’une pénurie mondiale de semi-conducteurs ainsi que de problèmes de livraison pour d’autres produits importants.

Le résultat net a été de 439 166 ventes de véhicules neufs au Canada au 3e trimestre, soit une baisse de 12,3 % par rapport à la même période en 2020 et de 15,9 % par rapport à 2019.

Alors que les ventes cumulatives au cours du premier semestre ont augmenté de plus de 50 % par rapport à l’an dernier, elles ne sont en hausse que de 13,2 % par rapport à la période de pandémie de l’an dernier et elles sont en baisse de 13,9 % par rapport à la même période en 2019.

Malheureusement, il semble y avoir peu de répit en vue à court terme, car les fermetures temporaires d’usines et les réductions de production se poursuivent.

DAC a résumé la situation ainsi : « Avec un problème de semi-conducteurs qui crée de l’incertitude, et avec des spéculations très variées quant à son importance et à sa durée, nous nous attendons à ce que le marché reste imprévisible et volatil au cours des mois à venir. »

Pour ce qui est de la demande, Rebekah Young, de Scotiabank Economics, a noté que « les facteurs fondamentaux du côté de la demande demeurent en grande partie intacts, les données de juillet (les plus récentes étant disponibles) dépassant les attentes dans tous les domaines, de la croissance de l’emploi aux ventes au détail en passant par le PIB ». Cependant, « la confiance des consommateurs s’est affaiblie en août et en septembre alors que la 4e vague de la COVID-19 sévit dans de nombreuses régions du pays », a-t-elle ajouté.

Compte tenu de la situation actuelle de l’industrie et de tous ces facteurs, la Banque Scotia a révisé à la baisse les prévisions de ventes de véhicules pour 2021 à 1,67 million, avec l’espoir d’augmenter à 1,80 million en 2022 et à 1,93 million en 2023.

Les camionnettes légères toujours dominantes

Malgré une variation significative dans la fortune des fabricants individuels au 3e trimestre, les ventes de voitures particulières et de camionnettes (camionnettes, fourgonnettes, véhicules utilitaires et multisegments) sont restées relativement inchangées, les voitures perdant 1,4 % au profit des camionnettes par rapport à l’an dernier.

Les ventes de 439 166 camionnettes ont représenté 80,7 % de toutes les ventes de véhicules neufs, ce qui représente une baisse de 12,5 % par comparaison avec la même période en 2020 et de 11,9 % sur 2019.

Les ventes de 90 064 voitures particulières ont représenté 19,3 % du marché, soit une baisse des ventes de 11,3 % par rapport à 2020 et de 29,5 % par rapport à 2019.

Les perturbations varient d’un constructeur à l’autre

L’ampleur des perturbations au chapitre des ventes au cours du 3e trimestre a sensiblement varié dans l’ensemble de l’industrie, certains constructeurs d’automobiles étant touchés plus radicalement que d’autres.

Comme l’a commenté Andrew King, associé directeur chez DAC : « Certains fabricants ont été durement touchés par le problème des semi-conducteurs, tandis que d’autres s’en sont sortis (jusqu’à présent) relativement indemnes. » Parmi les plus durement touchés figuraient les trois grands de Detroit.

Les 62 707 ventes de Ford au 3e trimestre ont diminué de 25,4 % par rapport à 2020, ce qui a entraîné une baisse de 2,3 % de la part de marché du fabricant (à 14,1 %) pour l’année à ce jour – la plus forte baisse de l’industrie. Ses 182 725 ventes cumulatives n’ont toutefois diminué que de 3 % par rapport à l’an dernier (-21,1 % par rapport à 2019), ce qui, toutefois, assurait la première place à Ford au chapitre des ventes globales, position que General Motors avait conservée tout au long du 1er semestre.

Pas très loin derrière à la 2e place pour le 3e trimestre avec 57 403 véhicules vendus, surprise, on retrouve Toyota qui a été l’une des marques les moins touchées par les problèmes d’approvisionnement. Ses ventes au 3e trimestre ont augmenté de 0,2 % par comparaison avec 2020 et de 0,8 % par rapport à 2019. Toutefois, les ventes de 163 491 véhicules depuis le début de l’année ont augmenté de 30,1 % par rapport à l’an dernier (-0,9 % par rapport à 2019). Ce gain au chapitre des ventes a augmenté sa part de marché de 1,6 %, à 12,6 % – la plus forte augmentation de part de marché de l’industrie – ce qui assure à Toyota une solide emprise sur la 3e place des ventes depuis le début de l’année.

Toujours en 2e place au total, mais 3e pour le trimestre, General Motors a vu ses ventes de 48 657 véhicules diminuer de 23,1 % sur 2020 et de 34 % sur 2019. Les fortes ventes plus tôt dans l’année ont maintenu les ventes de 178 120 véhicules depuis le début de l’année en hausse de 10,3 % par rapport à 2020 mais en baisse de 12,5 % par rapport à 2019 ; ce qui a fait perdre à GM 0,4 % de part de marché, à 13,7 %.

Honda a revendiqué la quatrième place des ventes pour le trimestre avec 39 270 véhicules vendus, soit une baisse de 6,2 % par rapport à la même période de l’an dernier et de 16,9 % par rapport à 2019. Depuis le début de l’année, les 103 900 ventes de Honda ont augmenté de 9,5 % par rapport à 2020, mais sont en baisse de 22,8 % par rapport à 2019, ce qui a entraîné une baisse de la part de marché de 0,3 %, à 8 % et lui a permis de conserver la 4e place globale.

Hyundai s’est faufilée à la 5e place au 3e trimestre avec 35 797 ventes, soit une baisse de 8,7 % par comparaison avec 2020 et de 6,4 % par rapport à 2019. À ce jour pour l’année, elle est restée 6e avec 98 097 véhicules vendus, en hausse de 18,4 % par rapport à 2020, mais en baisse de 4,9 % par rapport à une très bonne année 2019, ce qui a augmenté sa part de marché de 0,4 %, à 7,6 %.

Trimestre difficile pour Stellantis

Stellantis a été le plus grand perdant en termes de pourcentage au 3e trimestre, avec seulement 35 717 ventes – une baisse de 34,3 % par rapport à la même période en 2020 et de 39,2 % par rapport à 2019, ce qui a fait chuter le constructeur de la 3e à la 6e place pour le trimestre. Les ventes cumulatives de 122 284 véhicules laissent Stellantis au 4e rang du classement depuis le début de l’année, sa part de marché ayant baissé de 2,1 %, à 9,4 %.

Nissan a maintenu sa 7e place – de justesse – pour le trimestre, avec 25 290 ventes, en baisse de 9,1 % par rapport à la même période de 2020 et de 20,9 % par rapport à 2019. Les ventes cumulatives de 74 970 véhicules au 3e trimestre ont augmenté de 20,2 % (en baisse de 23,3 % par rapport à 2019), ce qui a amélioré sa part de marché de 0,4 %, à 5,8 %.

Kia n’était en retrait derrière Nissan que de 33 ventes avec 25 057 véhicules vendus au 3e trimestre – une baisse marginale de 0,1 % par rapport à 2020 et un gain de 14,6 % par rapport à 2019 – ce qui lui confère la 8e place pour la période. Les ventes de 66 237 véhicules depuis le début de l’année étaient en hausse de 23 % sur 2020 et de 10,3 % par rapport à 2019, ce qui a augmenté la part de marché de Kia de 0,4 %, à 5,1 %.

Volkswagen a récupéré la 9e place du classement au 3e trimestre avec 18 570 véhicules vendus, soit une amélioration de 11,2 % par rapport à 2020 et une baisse de 3,6 % par rapport à 2019. VW a toutefois conservé sa 10e place depuis le début de l’année, avec un total de 46 980 ventes, en hausse de 25,1 % par rapport à 2020 mais en baisse de 9,9 % par rapport à 2019, ce qui a entraîné une augmentation de sa part de 0,3 %, à 3,6 %.

Mazda a chuté à la 10e place au classement pour le trimestre avec 17 867 ventes, soit une baisse de 6,2 % par comparaison avec 2020 et de 5,4 % par rapport à 2019. Depuis le début de l’année, cependant, les ventes de Mazda ont augmenté de 26 % par rapport à 2020 et de 2 % par rapport à 2019, ce qui a fait monter sa part de marché de 0,4 %, à 4 % et la place maintenant à la 9e place à ce jour pour l’année.

Pas très loin derrière, au 11e rang, Subaru a poursuivi sur sa lancée avec des ventes de 12 612 véhicules au 3e trimestre, en hausse de 0,3 % et de 20,3 % par rapport à 2020 et 2019 respectivement. Pour ce qui est de ses ventes de 44 824 véhicules depuis le début de l’année, elles sont en hausse de 25,5 % sur 2020 et de 6,6 % sur 2019, ce qui a entraîné une augmentation de la part de 0,4 %, à 3,4 %.

Mercedes-Benz a maintenu son leadership des ventes du côté des marques de luxe avec une 12e place au classement général, suivie de BMW, Lexus et Audi dans cet ordre pour le 3e trimestre, bien qu’Audi soit resté 2e parmi ce groupe en ce qui touche les ventes.

Gagnants et perdants

Les grands gagnants du 3e trimestre 2021, en termes de variation de pourcentage des ventes par rapport à la même période en 2020, étaient : Genesis (370 %); Maserati (40,8 %); Mitsubishi (34,8 %); Lexus (23,2 %); et BMW (14,2 %).

Par rapport à la base de référence plus normale de 2019, les grands gagnants ont été : Genesis (267,5 %); Volvo (25,7 %); Maserati (24,3 %); Lexus (21,8 %); et Kia (14,6 %).

Les grands perdants, en termes de variation de pourcentage par rapport au 3e trimestre de 2020, ont été : Stellantis (-34,3 %) ; MINI (-27,3 %); Infiniti (-25,9 %); Ford (-25,4 %); et General Motors (-23,1 %).

Par rapport à la base de référence de 2019, les grands perdants ont été Infiniti (-51,6 %); Jaguar (-44,6 %); Stellantis (-39,2 %); MINI (-37,2 %) ; et General Motors (-34 %).

Il est à noter que les chiffres de ventes rapportés ici sont conciliés trimestriellement par DesRosiers Automotive Consultants (DAC) sur la base des ventes déclarées par les constructeurs.

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