L ’expansion des groupes ruraux, une nouvelle forme de consolidation

Il y a actuellement beaucoup de perturbations dans l’industrie de l’automobile, ce qui stimule un nombre de transactions au pays qui n’a jamais été aussi élevé. La consolidation se poursuit ; toutefois, un phénomène intéressant se produit : les grands groupes consolidateurs des dernières années sont plus tranquilles du côté des acquisitions. En effet, ces derniers sont de plus en plus sélectifs et plutôt en mode assimilation et rationalisation. Alors que certains étaient en mode expansion agressive à tout prix, plusieurs on fait des dispositions stratégiques de certaines concessions acquises dans un passé récent.

Ne vous trompez pas, il y a toujours un certain nombre de transactions effectuées par les plus grands joueurs ; cependant, dans la plupart des cas, le nombre d’acquisitions est en régression, et c’est la qualité/grandeur de ces acquisitions qui change. En effet, en termes de dollars déployés et investis, les montants sont aussi significatifs, mais ces dollars sont investis dans un plus petit nombre de concessions. Cela a laissé un vide à combler dans certaines classes d’actifs : les concessionnaires ruraux ou semi-ruraux à plus faible volume. Les plus petits regroupements ou les propriétaires uniques sont maintenant extrêmement bien positionnés pour profiter de ces occasions afin de consolider et de dominer les plus petits marchés.

L’occasion que représentent les concessions rurales et semi-rurales est maintenant saisie par des acteurs locaux qui connaissent très bien leur marché et qui en profitent pour augmenter les synergies et se diversifier. En possédant quelques bannières dans la même ville, le propriétaire peut partager certains coûts, créer des synergies entre les opérations et mieux servir les clients dans son marché.

« En possédant quelques bannières dans la même ville, le propriétaire peut partager certains coûts, créer des synergies entre les opérations et mieux servir les clients dans son marché. »

Un modèle d’affaire qui évolue

Les groupes ont, pour la plupart, changé leur vision au cours des deux dernières années. En fait, cela a eu un effet majeur sur les marchés plus ruraux. Exception faite de certains groupes qui se spécialisent dans les marchés de population moindre, la grande majorité des groupes axent maintenant leurs énergies et leur capital dans des occasions plus métropolitaines avec des populations importantes permettant de générer des volumes de ventes intéressants. Voici les principaux facteurs :

Le volume

Les groupes sont maintenant à la recherche de concessionnaires qui écoulent sur une base annuelle un volume de 1 000 véhicules ou plus au département des véhicules neufs. Pourquoi cela ? En raison d’une pénurie de main-d’œuvre et d’opérateurs qualifiés pour gérer efficacement des concessions. Ainsi, il est plus prudent d’acquérir une concession ayant un grand volume que d’acquérir plusieurs concessions à plus petit volume. Les concessions à volume permettent d’attirer des candidats intéressants et de mieux les rémunérer. Pour la plupart des administrateurs de groupes, il est aussi demandant de gérer une concession qui vend 200 véhicules que d’en exploiter une qui vend plus de 1 000 véhicules. Ça devient donc une question d’optimisation des ressources avant tout.

Les marques de luxe

Les marques de luxe ont la cote auprès des acheteurs en général et des groupes. Les marques de luxe ont connu un succès énorme au cours des dernières années avec une croissance plus élevée que la moyenne des autres constructeurs. Pour la majorité, les perspectives futures pour ces bannières en termes d’électrification sont très positives. Le fait que ces marques soient principalement présentes dans les marchés urbains ou semi-urbains et absentes des marchés plus ruraux, stimule les investissements des groupes dans les centres métropolitains.

Une profitabilité qui en vaut la peine

Dans le marché actuel, les concessions générant une profitabilité d’au moins 1 million de dollars sont attrayantes aux yeux des grands groupes. Ces derniers ont des ressources plus élevées qui permettent de payer des valeurs supérieures. Pour illustrer ce point, il est plus intéressant pour un opérateur de superviser une concession générant un profit annuel de 2 millions de dollars par comparaison avec quatre plus petites concessions générant 500 000 $ chacune. La profitabilité totale est la même, mais il est beaucoup plus facile de mettre de l’énergie sur une seule équipe de gestion dans un seul emplacement physique. L’alternative de gérer quatre équipes de gestion avec quatre emplacements et possiblement quatre bannières différentes représente clairement une multiplication des responsabilités.

En somme, on parle toujours de consolidation mais de manière très différente. Alors que les plus grands groupes qui ont des ressources financières importantes les déploient sur des occasions à volume élevé, produisant des profits élevés dans des marchés urbains, la voie est libre pour les plus petits investisseurs qui veulent bien se positionner et diversifier dans les marchés moins importants en population.

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