Tous les constructeurs d’automobiles n’ont pas encore déclaré leurs ventes de fin d’année 2022, mais nous sommes suffisamment proches d’un chiffre final pour savoir qu’il sera inférieur à 1,5 million, probablement très près de 1 488 600 véhicules. DesRosiers Automotive Consultants (DAC) l’a arrondi à 1,49 million de véhicules.
Il s’agit d’une baisse d’au moins 9,1 % par rapport aux chiffres catastrophiques de l’an dernier ; c’est même 3,2 % en dessous du pic de la pandémie en 2020. Ç’en fait donc la pire performance au chapitre des ventes depuis 2009.
Nous savions que ç’a arriverait, mais cela n’en atténue pas l’impact. Pourtant, ç’aurait pu être pire. D’importantes pénuries du côté de l’offre ont maintenu les stocks bas tout au long de l’année, ce qui en a fait un marché de vendeurs, de sorte que les bénéfices ont eu tendance à rester élevés malgré la baisse des ventes.
Il y a toutefois un point positif : les ventes de décembre 2022 ont été supérieures de 5,5 % à celles de décembre de l’année précédente qui, en soi, a été un mois relativement solide. Cette solide performance a porté les ventes du 4e trimestre à moins de 1 % de celles d’il y a un an.
De plus, le taux annuel désaisonnalisé des ventes de décembre était d’environ 1,65 million – le plus élevé depuis janvier 2022 et qui représentait une amélioration significative par rapport au niveau inférieur à 1,5 million qui prévaut depuis mars.
Ce sont des données sommaires, mais elles donnent l’espoir que cette longue période de stagnation relative touche à sa fin – à moins qu’elle ne soit submergée par l’imminente récession à venir.
(Remarque : tous les chiffres mentionnés ici font abstraction des ventes de Tesla qui ne fait pas de rapport sur ses ventes.)
Les trois grands de Detroit font des gains
Comme nous l’avons noté dans les rapports sur les ventes tout au long de l’année, compte tenu des contraintes persistantes du côté de l’offre et de leurs effets sur la production dans l’ensemble de l’industrie, les chiffres de ventes des fabricants peuvent refléter la disponibilité des produits plutôt que la seule demande du marché. Néanmoins, les résultats finaux reflètent la capacité de chaque constructeur d’automobiles à faire face à ces multiples facteurs d’influence.
Pour la 14e année consécutive, Ford conserve son premier rang des ventes avec 240 325 véhicules vendus, soit une baisse modeste de 1,3 % par rapport à 2021 dans un marché en baisse de 9,1 %. Par conséquent, la marque a gagné 1,2 % de part de marché et se retrouve au sommet de l’industrie avec 16,1 %.
Une hausse impressionnante de 41,6 % des ventes au 4e trimestre a porté les ventes de General Motors à 4,8 %, ce qui assurait sa deuxième place avec 228 003 véhicules vendus. Par conséquent, la part de marché de GM a augmenté de 2 % pour atteindre 15,3 % – le gain de part de marché le plus important de l’industrie.
Toyota, avec ou sans les ventes de Lexus, a pris la troisième place du classement ; elle a vendu 175 181 véhicules de marque Toyota au cours de l’année, une baisse de 12,1 % qui a fait baisser sa part de marché de 0,3 %, à 11,8 %.
Stellantis, à la quatrième place, a augmenté ses ventes annuelles de 4,8 % depuis 2021, à 169 179 véhicules, ce qui a fait monter sa part de marché de 1,5 % par rapport à 2021, à 11,4 %.
Hyundai a consolidé sa cinquième place avec des ventes de 112 559 véhicules neufs, en baisse de 11,1 %, ce qui a entraîné une baisse de 0,1 % de sa part de marché à 7,6 %.
Des courses serrées en fin de peloton
Après avoir chuté à la sixième place plus tôt dans l’année, Honda a conservé ce classement à la fin de l’année avec des ventes de 91 882 véhicules, une baisse de 30 % par rapport à 2021, ce qui a réduit sa part de marché de 1,8 % à 6,2 % – la plus forte baisse de l’industrie.
Après avoir été dépassé par Kia en septième place plus tôt dans l’année, Nissan a retrouvé cette position à la fin de l’année avec 70 965 ventes totales, une baisse de 23,3 % qui a réduit sa part de marché de 0,8 %, à 4,8 %.
Kia a terminé l’année non loin derrière à la huitième place avec 68 258 ventes, soit une baisse de 13,8 % qui a réduit sa part de marché de 0,2 %, à 4,6 %.
Mazda et Volkswagen ont perdu la neuvième place tout au long de l’année, mais Mazda a revendiqué la place à la fin de l’année avec des ventes totales de 49 874 véhicules, soit une baisse de 19,8 % qui a entraîné une perte de 0,4 % de sa part de marché, à 3,4 %.
Volkswagen suivait de près en dixième position avec 46 951 véhicules vendus, en baisse de 22,1 % par rapport à 2021. Par conséquent, la part de marché de VW a diminué de 0,5 %, à 3,2 %.
Subaru est resté 11e au classement avec environ 3 000 véhicules vendus, suivi de Mercedes-Benz, qui a continué à dominer le classement des marques de luxe devant Audi, BMW et Lexus dans cet ordre.
Gagnants et perdants
Comme elle l’a fait une grande partie de l’année, Genesis a terminé 2022 avec la plus forte augmentation des ventes en pourcentage, en hausse de 25,8 % par rapport à 2021. Elle était suivie par General Motors et FCA/Stellantis (+4,8 % chacun), Maserati (+1,3 %) et Audi (+1,2 %), les seules marques à réaliser des gains absolus.
À l’autre bout du spectre, Jaguar a connu la plus forte baisse en pourcentage (-44,7 %), suivie de Land Rover (-36,5 %), d’Acura (-30,4 %), de Honda (-30 %), de Nissan (-23,3 %), de Subaru (-22,6 %) et de Volkswagen (-22,1 %).