DANS LE PREMIER DE CETTE NOUVELLE SÉRIE D’ARTICLES, NOUS REGARDONS QUEL HÉRITAGE CERTAINS CHEFS DE FILE INFLUENTS LAISSENT À NOTRE MONDE. LEUR VISION, LEURS IDÉES, LEURS GESTES ONT UNE INFLUENCE PROFONDE QUI VA BIEN AU-DELÀ DE LEUR ORGANISATION.
Surnommé « l’oracle d’Omaha », Warren Buffett est un investisseur, un philanthrope et le PDG de Berkshire Hathaway Inc. Il est une icône aux États-Unis et affiche une image de rock-star — un milliardaire autodidacte dont la fortune nette dépasse les 63 milliards de dollars US, ce qui en fait l’une des personnes les plus riches de la planète.
M. Buffett est un homme d’affaires avisé qui a fait ses preuves dans le domaine des investissements audacieux. Il a pris des risques sur des sociétés que d’autres ont laissé aller, en restant fidèle à sa devise : « Soyez craintif quand les autres sont cupides et avides quand les autres sont craintifs. » Ses risques ont très bien payé.
Certains disent ne pas comprendre pourquoi, à 85 ans, il est entré dans l’industrie de la vente d’automobiles — un geste qui l’a délesté de 4,1 milliards $ lors de l’achat de Van Tuyl Group, l’un des plus grands groupes de concessions d’automobiles en Amérique — et a créé Berkshire Hathaway Automobile en 2015.
Le portfolio de Warren Buffett comprend les avions, des trains et des voitures, mais aucun holding en technologie. Il a laissé passer une occasion avec Apple, Google, Twitter et Facebook. Pourtant sa tactique semble fonctionner — identifier des entreprises qui sont sous-estimées, mais qui sont prometteuses pour l’avenir.
Son incursion dans la vente d’automobiles est une reconnaissance de la santé de l’industrie – un secteur qui ne montre aucun signe de ralentissement, ce qui est prometteur pour les fabricants et les concessionnaires.
En entrevue, M. Buffett dit croire que le système de concessions actuel est solide et sûre. Mais il est confronté à quelques obstacles, à savoir l’évolution de la technologie et l’apparition de nouvelles idées, comme le modèle d’affaires des ventes directes aux clients de Tesla.
Avec la nécessité d’améliorer les installations vient l’escalade des coûts de mise à niveau des salles d’exposition, de construction de la base pour la vente en ligne et de création de nouvelles empreintes numériques. Les modèles comme Berkshire Hathaway Automotive offrent une certaine protection, ce qui les rend plus faciles et moins coûteux à exploiter sous une bannière de chaîne plutôt qu’une concession autonome.
Et n’oubliez pas les autres actifs de M. Buffett, à savoir ses holdings financiers et ses compagnies d’assurance, dont GEICO, le deuxième plus grand assureur d’automobiles aux États-Unis, ce qui lui donne un avantage sur la concurrence puisqu’il offre à sa clientèle la possibilité d’acheter une voiture, de la financer et de l’assurer, tout cela, à un seul endroit — facilement, rapidement et efficacement.
On ne peut nier que l’industrie de la vente d’automobiles va vers de nouvelles frontières avec Warren Buffett à la barre. Il est susceptible de secouer cette industrie au grand bien des concessionnaires et des consommateurs.
Même certains concessionnaires sont en train de changer leur façon d’exploiter leur entreprise et sont à l’origine de certaines perturbations. Audi City Beijing sports offre la première salle d’exposition de voitures numérique en Asie et elle est la plus grande salle Audi dans le monde, avec une technologie de pointe qui permet aux clients dans les grands centres urbains de faire l’expérience d’une voiture d’une toute nouvelle façon.
Voilà peut-être le modèle qui fera loi sur la route dans le futur, offrant des essais routiers dans un système du type Uber qui apporte le véhicule chez le client directement pour lui permettre de faire des essais. Seul le temps nous le dira.
