Discours sur l’économie au Sommet de la CADA

Le changement était à l’ordre du jour lors du 5e Sommet annuel de la CADA qui s’est ouvert aujourd’hui à l’Hôtel King Edward de Toronto. Des concessionnaires, des constructeurs et des leaders de l’industrie étaient assis côte à côte pour entendre comment le changement avait un effet sur leurs activités.

« Je suis excité de vous souhaiter la bienvenue aujourd’hui au 5e Sommet annuel de la CADA », a dit Marc Bourassa, président de la CADA, lors de son allocution d’ouverture. « Le thème que nous avons retenu cette année est : le changement n’arrive pas, le changement est là. »

M. Bourassa mentionne que les principaux changements qui affectent l’industrie de la vente d’automobiles ne sont pas virtuels, ils arrivent maintenant. Le programme chargé du Sommet a été conçu pour aider les concessionnaires à apprendre comment réagir et à bénéficier des changements qui surviennent, nous a-t-il dit.

L’événement a été lancé avec une table ronde sur l’économie où Michael Hatch, chef économiste de la CADA, agissait comme modérateur. Les panélistes ont évalué les perspectives économiques pour les concessionnaires au cours des mois à venir.

M. Hatch a mentionné que nous avons connu une année record en termes de ventes de véhicules au Canada avec des revenus de 105 milliards de dollars pour les concessionnaires d’automobiles. Mais tout n’est pas encore parfait.

« Il y a beaucoup d’incertitude ! » explique Michael Hatch. « Nous ne semblons pas être en position de croissance économique très forte. Pourtant, les ventes de voitures continuent à être plus importantes que la croissance économique. »

Mettre la charrue devant les bœufs

Hatch a déclaré qu’une partie de l’incertitude économique provient des répercussions négatives de l’élection du nouveau président américain, Donald Trump. Il a ajouté que l’administration Trump a tendance à mettre la charrue devant les bœufs, ce qui crée un climat d’incertitude dans toutes les économies, pas seulement celle du Canada.

Les panélistes ont généralement fait preuve d’optimisme face à l’état de l’économie canadienne. « Les dépenses des consommateurs ont été un important facteur de la croissance économique », mentionne Dina Ignjatovic, économiste, Banque TD Groupe Financier.

Elle ajoute que la Colombie-Britannique et l’Ontario ont obtenu un meilleur rendement que les autres provinces du pays dans le secteur immobilier, mais elle s’attend à ce que ça diminue lentement. « Nous nous attendons à un léger ralentissement dans le secteur immobilier — rien de radical, juste un ralentissement », dit Ignjatovic. « Nous nous attendons à une légère hausse des taux hypothécaires. »

Mme Ignjatovic dit que les économistes s’attendent à une croissance plus soutenue des marchés de l’exportation. Ils prévoient que la devise canadienne baissera vers les 75 cents au cours des deux prochaines années. « Cela augure bien pour les exportations », dit-elle.

« Du côté des investissements, on hésite un peu », dit-elle, étant donné que les chefs de file en affaires sont à évaluer les répercussions de la nouvelle présidence américaine avant de faire d’autres investissements. « À ce moment-ci, il est un peu tôt pour en parler », ajoute-t-elle. « Il y a eu beaucoup de beaux discours sur les points qui pourraient avoir des répercussions négatives sur le Canada. »

Elle dit qu’il y a des préoccupations au sujet de l’ALENA. « Je pense que le Mexique est plus visé que le Canada », mentionne-t-elle. « Je ne crois pas que le Canada soit touché très durement, mais, à ce moment-ci, tout est possible, et le Canada devra probablement faire un certain nombre de concessions dans le processus. »

Si vous jetez un coup d’oeil au secteur de l’automobile, vous voyez que les ventes ont été bonnes. « Combien de temps ce rythme se maintiendra-t-il ? » « Le taux de croissance a ralenti. Nous avons vu apparaître des programmes incitatifs, ce qui suggère que la demande n’est pas très forte. »

Il y a beaucoup de véhicules d’occasion qui sont sur le point d’inonder le marché, ce qui viendra concurrencer le marché des véhicules neufs. « Et cette concurrence pourrait faire baisser les prix sur le marché », a-t-elle dit.

Bill Robson, président et chef de la Direction de l’Institut C.D. Howe, a parlé de l’impact de la richesse sur les décisions de placement et sur sa contribution à l’économie.

Michael Hatch a demandé à M. Robson s’il croit que les consommateurs canadiens sont surendettés. « Vous devez être nerveux », a rétorqué M. Robson. « Il y a une strate de la population qui est plus endettée qu’elle ne le croit. »

Mais Bill Robson dit que l’avoir net des ménages canadiens est solide, et que leur niveau d’économies est bon. « C’est une préoccupation, je n’en ferais pas une nouvelle à la une », ajoute-t-il.

  1. Robson a mentionné qu’il ne s’attendait pas à ce que les taux d’intérêt montent beaucoup, mais il précise que nous pouvons nous attendre à un ralentissement du taux de croissance économique.

Pour ce qui est du marché immobilier, Michael Hatch dit qu’il y a certaines enclaves au pays qui sont hors de contrôle.

  1. Robson dit que Toronto, par exemple, attire le talent, ce qui entraîne les gens à la ville et le marché immobilier à la hausse. « Le phénomène est très fort » dit-il.

Michael Hatch dit que les concessionnaires d’automobiles présents dans la salle investissent des millions dans leurs infrastructures et qu’ils sont intéressés de savoir à quoi ressemblera leur avenir à long terme. Leur avenir est-il sécurisé ?

Mme Ignjatovic dit qu’une partie de la réponse se trouve du côté de la technologie qui viendra avec l’économie de partage et les autres découvertes, mais elle ne s’attend pas à des perturbations majeures à moyen terme. « Il y aura toujours des personnes qui aiment conduite et qui veulent conduire », précise-t-elle. « À moyen terme, il sera toujours pertinent d’être propriétaire d’un véhicule. »

Bille Robson dit que si vous regardez plus loin, il y aura des changements importants dans le secteur des transports, mais, à court terme, il ne voit pas de changements qui pourraient perturber la notion de propriété d’un véhicule.

Les tendances en matière de financement d’automobiles

Cet événement à guichets fermés est soutenu par une commandite exclusive de Financement Auto TD.

Gino Cozza, vice-président, Ventes, Distribution et Relations avec les constructeurs, Financement Auto TD, partage ses observations sur les tendances en matière de financement automobile.

« L’année 2016 en a été une bonne pour l’industrie », dit M. Cozza. « Les événements comme celui d’aujourd’hui sont importants ; nous prenons le temps de mieux comprendre les changements auxquels nous faisons face aujourd’hui », ajoute-t-il.

M. Cozza dit que le financement à long terme est un problème important pour l’industrie car les consommateurs veulent des véhicules plus chers et sont prêts à accepter du financement à long terme pour avoir des mensualités raisonnables. Gino Cozza dit que le prêt moyen de la banque dépasse 72 mois, et il y en a un certain nombre qui sont encore plus longs. « Ces prêts obligent les consommateurs à augmenter leur dette », dit-il, « ce qui augmente l’équité négative sur leur véhicule ».

« De toute évidence, pour nous, c’est une préoccupation », dit M. Cozza, pariculièrement en matière de valeur résiduelle. « Nous devons nous demander si ça peut continuer comme cela. »

M. Cozza dit que l’industrie doit se pencher sur ces tendances en matière de financement. « Nous avons tous un rôle à jouer. »

Pour conclure, Gino Cozza, que ses collègues considèreent comme un maniaque de voitures, dit qu’il aime l’industrie de la vente d’automobiles. « Nous sommes là pour vous soutenir et pour souytenir l’industrie », a-t-il dit pour terminer.

À propos de Todd Phillips

Todd Phillips est l'éditorialiste en chef d'Affaires automobiles. Sa chronique, Engagement virtuel, explore les tendances et les meilleures pratiques émergentes en matière de stratégies liées au marketing virtuel et aux réseaux sociaux, utilisées par les fabricants et les concessionnaires.

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