Parfois, un petit résultat négatif peut être aussi bienvenu qu’un positif puisqu’il amène l’espoir que la situation pourrait simplement s’améliorer. C’est ce qui s’est passé du côté des ventes de véhicules neufs au Canada en septembre.
Selon les estimations de DesRosiers Automotive Consultants (DAC), les ventes de 130 421 véhicules en septembre n’ont diminué que de 4,5 % par rapport au même mois de l’an dernier – leur meilleure performance relative depuis janvier. Cela dit, ces chiffres étaient les plus bas pour le mois depuis la crise économique de 2009 et ils étaient en baisse de 23,2 % par rapport à septembre 2020, le point culminant des ventes de la période au cours de laquelle a sévi la pandémie.
Le taux annuel des ventes désaisonnalisé de septembre était d’environ 1,48 million de véhicules, selon DAC – à peu de choses près là où il a été tout au long du trimestre. En ce qui concerne l’ensemble du 3e trimestre, ses ventes cumulatives de 387 435 véhicules ont diminué de 11,8 % par rapport à la même période de l’an dernier, et exactement en ligne avec la baisse pour l’ensemble de l’année à ce jour. Alors, où est la lueur d’espoir ? Dans le fait que 10 des 25 marques déclarant des résultats ont réalisé des gains relatifs au 3e trimestre et que quelques-unes – dont les trois grands de Detroit – ont réalisé des gains absolus d’une année à l’autre. La mise en garde à cet accomplissement réside dans le fait que l’industrie a été extrêmement durement touchée par les pénuries de semi-conducteurs au cours de l’été de 2021.
Pour résumer la situation, Andrew King, associé directeur chez DAC, a déclaré : « La répartition des performances entre les entreprises a été remarquable – et il serait insensé de se montrer trop optimiste jusqu’à ce que la reprise ait une base plus large de participants. » Il reste une énorme dichotomie entre la disponibilité des véhicules et la demande refoulée qu’a compliquée une détérioration rapide de l’environnement économique qui laisse un grand point d’interrogation du côté des perspectives pour le 4e trimestre.
La part des camionnettes augmente légèrement
Les ventes de 321 658 camions légers (camionnettes, fourgonnettes, véhicules utilitaires et multisegments) au 3e trimestre ont diminué de 7,9 % par rapport à la même période de l’an dernier, mais leur part de marché cumulative depuis le début de l’année a augmenté de 2,7 % à 83,4 % du marché – toujours sous leur sommet de 84,4 % atteint au 1er trimestre 2021.
Les trois grands de Detroit au premier plan
Comme nous l’avons déjà mentionné, la variation des résultats entre les fabricants au 3e trimestre a été spectaculaire, les trois grands de Detroit obtenant des performances particulièrement bonnes par rapport aux autres. Ford a conservé sa première place au 3e trimestre et le cumul de l’année avec des ventes de 70 330 et de 185 484 véhicules respectivement, en hausse de 12,2 % pour le trimestre et de 1,5 % pour l’année à ce jour. La part de marché de Ford depuis le début de l’année a augmenté de 2,1 % pour atteindre 16,2 %, soit la plus forte hausse de l’industrie.
General Motors a pris le contrôle de la deuxième place avec 62 075 ventes, en hausse de 27,6 %, pour le trimestre, et avec 172 279 ventes, en baisse de 3,3 %, depuis le début de l’année. Cette hausse a amélioré la part de marché de GM de 1,4 %, à 15,1 %. Toyota, avec ou sans les ventes de Lexus, s’est classée au troisième rang pour le trimestre et pour l’année à ce jour. La marque Toyota a vendu 44 220 véhicules au 3e trimestre, soit une baisse de 23 %, et 136 505 véhicules depuis le début de l’année, en baisse de 16,5 % par rapport à l’an dernier, ce qui a réduit sa part de marché de 0,7 %, à 11,9 %.
Stellantis a pris la quatrième place avec 40 958 ventes au 3e trimestre et 130 729 véhicules pour les neuf premiers mois de l’année, ce qui s’est traduit par des gains par rapport à l’an dernier de 14,7 et de 6,9 % respectivement, et par un gain de part de marché de 2 %, à 11,4 %.
Hyundai a maintenu sa cinquième place avec des ventes de 27 472 véhicules, en baisse de 23,3 % au 3e trimestre, et de 87 754 véhicules, en baisse de 10,5 % depuis le début de l’année. Sa part de marché s’est améliorée de 0,1 % par rapport à 2021, à 7,7 %.
Encore des turbulences chez les plus petits constructeurs
Après être tombée à la sixième place plus tôt dans l’année, Honda a conservé ce classement avec des ventes de 24 836 véhicules au 3e trimestre, et de 70 827 véhicules depuis le début de l’année, soit des baisses de 36,8 et de 31,8 % respectivement. Par conséquent, la part de marché de Honda a diminué de 1,8 % par rapport à l’an dernier pour s’établir à 6,2 %. Kia s’est hissée à la septième place pour le trimestre avec 17 322 ventes, soit une baisse de 30,9 %, mais les ventes de 50 473 véhicules depuis le début de l’année, en baisse de 23,9 %, la placent au huitième rang sur cette base et réduisent sa part de marché de 0,7 %, à 4,4 %.
Les 15 283 ventes de Nissan au 3e trimestre, en baisse de 39,6 % par rapport à la même période l’an dernier, l’ont laissée à la huitième place pour le trimestre. Mais ses 55 807 ventes cumulatives, en baisse de 25,6 %, l’ont maintenue au septième rang depuis le début de l’année, avec une baisse de sa part de marché de 0,9 %, à 4,9 %. Volkswagen a repris la neuvième place pour le trimestre avec 14 348 véhicules vendus, en baisse de 22,7 %, mais elle est restée dixième depuis le début de l’année, avec 36 440 ventes cumulatives, en baisse de 22,4 %. La part de marché de VW a diminué de 0,4 % par rapport à l’an dernier pour s’établir à 3,2 %.
Mazda a chuté à la dixième place pour le 3e trimestre avec des ventes de 13 700 véhicules, mais ses ventes cumulatives de 40 011 véhicules ont maintenu leur neuvième place depuis le début de l’année, avec une part de marché réduite de 0,5 %, à 3,5 %.
Subaru a maintenu sa onzième place au classement, suivie de Mercedes-Benz qui a continué à dominer le classement des marques de luxe, devant Audi et BMW, dans une lutte serrée pour un meilleur classement, suivie de Lexus.
Gagnants et perdants
Compte tenu des contraintes persistantes du côté de l’offre et de leurs effets sur la production dans l’ensemble de l’industrie, les chiffres de ventes de tout fabricant peuvent refléter la disponibilité des produits plutôt que la seule demande du marché. Avec cette mise en garde à l’esprit, pour le 3e trimestre 2022, General Motors a pavé la voie en termes de plus grand gain en pourcentage, en hausse de 27,6 % par rapport à l’an dernier, suivi de FCA/Stellantis (+14,7 %), de Ford (+9,5 %), de Genesis (+8,6 %) et de Maserati (+7,4 %). À l’autre extrémité du spectre, Jaguar a connu la plus forte baisse en pourcentage (-43,7 %), suivie de près par Acura (-39,8 %), Nissan (-39,6 %), Mitsubishi (-39,2 %) et Subaru (-39 %).
