Découvrez ce qu’en disent les concessionnaires
Peu importe le concessionnaire et la marque ou les marques qu’il vend, il y a des raisons d’être à la fois optimiste et inquiet en ce qui concerne les ventes de véhicules au Canada en 2025, selon certaines personnes interrogées par Affaires automobiles.
Si les ventes de voitures neuves ont augmenté de 15 % en 2024 par rapport à 2023, les marges bénéficiaires ont chuté – dans certains cas, de façon nette, en fonction de la marque. Malgré tout, David McQuilkin, concessionnaire en titre et directeur général de Gallinger Ford Lincoln à Milton, a connu une excellente année à sa concession et il est optimiste quant à sa marque et à l’industrie en général.
« Bien que les ventes de véhicules soient à la hausse, nos marges bénéficiaires baissent, et, à la fin, ce sont les consommateurs qui sont gagnants, a déclaré M. McQuilkin. Pour les consommateurs, il s’agit d’une excellente période pour acheter une voiture, notamment en raison de la baisse des taux d’intérêt. Les gens disposent donc d’un revenu plus élevé et, sans contredit, ils aiment cette odeur de voiture neuve.
« Je suis très, très optimiste pour 2025. La popularité de Ford comme marque à l’échelle du Canada ne se dément pas année après année. La croissance de l’industrie est bel et bien reprise. Seuls quelques fabricants ont encore d’importants inventaires, mais tous les autres ont retrouvé leur niveau normal. »
Selon M. McQuilkin, les concessionnaires sont globalement « revenus aux campagnes de publicités accrocheuses », dans la mesure où ils rendent l’achat de nouveaux véhicules plus attrayant pour les consommateurs.
« Nous avons mis en place (à notre concession) un programme d’incitation à l’achat en offrant un voyage de trois jours à Las Vegas. Cela aurait été impensable pendant la pandémie de COVID-19. Nos stocks étaient alors à zéro », a-t-il déclaré.
Devin Kaulback, directeur général de Subaru of Niagara, indique que sa concession a connu une année record en 2024 en vendant le plus grand nombre de véhicules depuis son ouverture en 2012. En 2024, il s’inquiétait des dépenses et des taux d’intérêt élevés, mais tout s’est enfin bien passé puisque la concession a vendu plus de 800 voitures neuves, ce qui battait ainsi la marque précédente de 702 établie en 2021. La concession a également vendu 350 voitures d’occasion.
« Je sais que 2025 suivra la même tendance et dépassera certainement 2024 », a déclaré M. Kaulback, qui a remercié Subaru Canada d’avoir été un excellent partenaire en 2024 et d’avoir mis la concession sur la voie de la réussite.
« Nous nous sentons très soutenus par Subaru Canada, a ajouté M. Kaulback. La Direction de Subaru Canada a écouté ce que nous demandions à titre de concession en termes de soutien. Nous disposons d’un portfolio de location très abondant et solide; et un autre aspect qui joue en notre faveur est que nous sommes établis depuis 12 ans ici, dans la région de Niagara.
De nombreuses concessions Subaru ont également connu un certain succès au cours des deux dernières années, alors que les stocks étaient rares; d’autres, cependant, ont fait un pas en arrière. Le niveau de service que nous offrons à nos clients en concession et l’attention que nous leur portons resteront jamais gravés dans leur mémoire. Je pense que c’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous avons été en mesure de maintenir la constance de nos succès chaque mois. »
Il a ajouté que la concession dispose d’une vaste clientèle fidèle avec laquelle elle est désireuse de travailler et vice versa. « Si vous établissez des attentes réalistes et que vous guidez le client tout au long de son parcours pour trouver le bon véhicule – vous faites ce que vous dites –, il est possible de maintenir les chiffres au niveau où ils étaient ces deux dernières années. »
Carson Grant, associé directeur et concessionnaire en titre chez Comox Valley Dodge, en Colombie-Britannique, a déclaré qu’il était « plus qu’enthousiaste » pour 2025 après une baisse des profits en 2024, en partie liée à Stellantis qui a connu un changement de Direction en décembre.
« Cette industrie connaît des hauts et des bas, a déclaré M. Grant. Vous devez traverser les creux et surmonter les pics. Nous avons déjà constaté une légère hausse et du soutien de la part de Stellantis en ce qui concerne les rabais et les taux d’intérêt. Je suis persuadé que cette année sera bien meilleure que 2024. À titre de concession Stellantis, je pense que nous avons beaucoup appris sur le contrôle des stocks, l’établissement d’un budget adéquat et la formation du personnel. Stellantis a connu une année plus difficile que les années précédentes, mais nous sommes prêts pour une année faste, et je sais que Stellantis est là pour nous aider à y parvenir.
« Beaucoup de concessions ont perdu des parts de marché et des profits. Mais je crois que les périodes difficiles sont en fait bénéfiques si l’on en tire des leçons. C’est ce que je souhaite ardemment. Rester positif et se concentrer sur les choses que nous pouvons contrôler, c’est-à-dire notre attitude, notre éthique de travail et le simple fait d’être de bonnes personnes, de maintenir de saines pratiques commerciales et d’être éthiquement corrects. »
Vaughn Wyant, président et directeur général du Wyant Group, qui possède des concessions de marques diverses en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, est, quant à lui, inquiet pour l’industrie en 2025. Il estime que la hausse des ventes au cours des deux dernières années ne reflète pas entièrement la situation de notre industrie en général.
« Dans notre secteur d’activité, nous recherchons toujours un chiffre pour déterminer si nous nous améliorons ou pas, et ce chiffre est le bénéfice net, a déclaré M. Wyant. Je pense que, pour les fabricants et les concessionnaires, ce chiffre est très loin de la réalité. C’est ainsi qu’on peut savoir si les affaires sont meilleures. Les marges bénéficiaires que nous obtenons nous permettent également de juger de la bonne marche des affaires. Quand les affaires tournent au ralenti, devinez ce qui se passe : les concessionnaires réduisent leur marge pour écouler leurs stocks parce que les taux d’intérêt sont élevés. Personne n’en sort gagnant.
« Les fabricants doivent sortir les produits parce qu’ils doivent faire tourner leurs usines. Les concessionnaires paient des taux d’intérêt plus élevés et ont plus de produits qu’ils n’en ont besoin; alors ils commencent à les écouler. C’est ce à quoi nous assistons actuellement. Même si nous avons vendu le même nombre de voitures, je peux vous assurer que le profit brut par véhicule est en baisse. Nous devons continuer à acheter et à aller de l’avant, et les fabricants, de leur côté, ont tous leurs programmes et leurs objectifs. L’enjeu est de taille si l’on n’atteint pas la cible. »
M. Wyant a déclaré que toutes les entreprises ont ces cycles de 10 ans et a estimé que 2024 était un peu bas, mais il prévoit que 2025 le sera encore davantage – en particulier en raison des bouleversements politiques au Canada.
« Les gens ont besoin d’espoir, a-t-il déclaré. Je sais que le marché des voitures haut de gamme connaît des difficultés. Les ventes ont beaucoup ralenti. Il s’agit d’une question d’abordabilité à tous les niveaux. Les gens garderont leur voiture un peu plus longtemps… Et comme ils commencent à réaliser que nous allons avoir des élections, ils auront tendance à attendre et à penser que le prochain gouvernement améliorera les choses, le fera plus rapidement, et ils ne prendront pas le risque de faire un achat important avant que cela ne se produise.
« Je ne pense pas que le premier trimestre de 2025 soit particulièrement impressionnant. Je regarde les chiffres fournis par les divers fabricants. À quelques exceptions près, ils ne sont pas époustouflants. Les concessionnaires espèrent se maintenir dans une fourchette de 10 à 15 % par rapport à l’année précédente. Je ne pense pas que ce soit satisfaisant. Nous ne pouvons nous empêcher d’être optimistes et de penser que nous finirons par briser le cycle, même si, franchement, je n’y vois pas grand-chose pour l’instant. »
