Résilience et agilité : Les enjeux majeurs pour l’industrie de l’automobile en 2025

Alors que nous rédigeons ces lignes le 29 janvier, plus d’un mois se sera écoulé lorsque vous les lirez. À la vitesse où les nouvelles tombent, l’actualité aura sans doute continué de nous réserver son lot de rebondissements et de surprises. Dans ce contexte mouvant, nous vous présentons ici les grands enjeux qui façonnent l’industrie de l’automobile et qui continueront d’évoluer au gré des développements politiques et économiques.

Au moment d’écrire ces lignes, nous venons de terminer une rencontre avec le ministre de l’Environnement, M. Benoît Charette, en marge des travaux de la commission parlementaire sur le projet de loi 81, où nous avons été entendus par les parlementaires. Cette journée a été marquée par une annonce importante : le Ministre a confirmé que le plan complet de normes VZÉ, y compris une possible échéance en 2035, sera réévalué au 1er trimestre de 2026.

Cette réévaluation découle, bien sûr, de l’instabilité géopolitique mondiale, notamment du changement de président aux États-Unis, mais aussi des représentations soutenues de la CCAQ. À titre de corporation qui représente les intérêts de nos membres, nous nous réjouissons de constater une évolution positive de la position du gouvernement du Québec sur cette question, désormais teintée de prudence et de pragmatisme.

Un changement de discours du gouvernement

Le contexte actuel oblige notre gouvernement à adopter certaines positions défensives pour protéger nos acquis économiques, dont vous êtes une composante essentielle. Cette approche fait enfin partie intégrante du discours du gouvernement, comme l’a souligné M. Charette :

« On ne peut pas être seuls sur notre île. On est dans un environnement géographique qui est très intégré. Donc, on ne peut pas aller avec une réglementation, seul de notre côté. » — Benoît Charrette, Radio-Canada, 29 janvier 2025

Cette avancée est le résultat de constats clairs et d’actions continues menées par votre Corporation.

Retour du programme Roulez Vert : une occasion à gérer avec agilité

Vous êtes désormais confrontés à un marché sans incitatifs à l’achat de véhicules électriques. La bonne nouvelle ? Le gouvernement du Québec a confirmé le retour du programme Roulez Vert avec un soutien de 4 000 $ par véhicule 100 % électrique, selon les modalités prévues dans le budget 2024.

Cependant, il est important de noter que ce programme sera vraisemblablement limité par des enveloppes budgétaires fermées. Cela signifie qu’il pourrait être suspendu avant la fin de l’année fiscale, un facteur auquel vous devrez vous adapter avec résilience et agilité, en ajustant vos stratégies avec vos constructeurs.

« Dans ce monde en constante évolution, l’agilité, la résilience et le pragmatisme seront nos meilleurs alliés. »

Un fédéral en retrait : une bataille difficile, mais nécessaire

Sur le plan fédéral, la situation est plus préoccupante. L’arrêt brutal du programme iVZÉ par le gouvernement canadien démontre un manque flagrant d’égards pour l’industrie de l’automobile canadienne.

Sachez que nous poursuivons nos efforts, de concert avec la CADA, pour exercer une pression constante sur les autorités compétentes afin de réattribuer des fonds qui compenseraient les sommes déjà avancées par les concessions. Cette bataille sera difficile, notamment en raison d’un leadership fédéral actuellement absent, mais nous poursuivrons nos démarches avec détermination pour obtenir les meilleurs résultats possible.

L’incertitude des relations commerciales avec les États-Unis

Au moment de rédiger cet article, l’imposition possible de tarifs de 25 % sur les importations canadiennes représente une menace pour notre industrie. La récente déclaration du nouveau secrétaire au Commerce de Donald Trump, Howard Lutnick, illustre ces tensions :

« La construction d’automobiles est passée au Canada et au Mexique. C’est important qu’elle revienne au Michigan, qu’elle revienne en Ohio. »

Bien que cette déclaration ne repose sur aucun fondement économique sérieux, elle suscite des préoccupations légitimes. Toutefois, nous demeurons confiants : l’équilibre commercial entre le Canada et les États-Unis est trop intégré pour être remis en question sans conséquences majeures.

En 2023, le Canada a importé 84,9 milliards de dollars en véhicules et en pièces d’automobiles des États-Unis et a exporté 83,2 milliards de dollars vers le marché américain. L’interdépendance de nos économies reste un atout majeur que nous devons défendre avec pragmatisme et fermeté.

Agilité, résilience et pragmatisme, nos meilleurs alliés

Le changement est inévitable, mais le rythme auquel il s’opère aujourd’hui est sans précédent. Notre priorité reste claire : répondre aux besoins de nos clients et protéger la viabilité de notre industrie.

Dans ce monde en constante évolution, l’agilité, la résilience et le pragmatisme seront nos meilleurs alliés. Ensemble, nous continuerons à défendre les intérêts des concessionnaires du Québec et à nous adapter aux défis qui nous attendent.

Alors que nous terminons l’écriture de cet article en cette fin de janvier, nous sommes conscients que l’actualité pourrait bien continuer à nous surprendre d’ici le moment où vous en prendrez connaissance. Nous demeurons toutefois confiants dans la capacité de notre industrie à faire preuve de résilience et d’agilité, quelles que soient les péripéties à venir. Plus que jamais, c’est en restant à l’affût des développements et en unissant nos forces que nous saurons relever les défis qui se profilent à l’horizon.

À propos de Ian P. Sam Yue Chi

Ian P. Sam Yue Chi est Président directeur général de la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec. On peut le joindre à isamyuechi@ccaq.com

Articles liés
Share via
Copy link