Contre vents et marées, l’industrie de l’automobile au Québec a encore une fois démontré sa force et sa résilience au cours du premier trimestre de 2023. Malgré les préoccupations liées à la situation économique des derniers mois, le début de l’année nous aura permis de constater que nos principaux partenaires d’affaires et fournisseurs-clés, avec qui nous bâtissons cette industrie depuis plus de 75 ans, ont confiance en notre secteur et nous permettent de continuer de fonctionner dans un climat positif.
J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’échanger avec plusieurs collaborateurs dans les domaines transactionnels, bancaires et financiers au cours des derniers mois pour bien sentir le pouls de l’industrie de l’automobile québécoise. L’information-clé que je retiens réside dans le fait que, malgré l’instabilité économique actuelle, non seulement nos partenaires d’affaires demeurent-ils dans l’industrie, mais ils continuent également d’y investir de façon intensive. Par notre nature, nous sommes souvent les premiers à subir les conséquences d’une économie chancelante, comme ç’a été le cas lors de la crise financière de 2008. Or, comme l’a précisé M. Jean-François Perreault, économiste en chef de la Banque Scotia, avec qui j’ai pu m’entretenir, nous sommes dans une situation inusitée où nous constatons un ralentissement, mais des indicateurs économiques sont au vert. Bien que les mesures de la Banque du Canada aient tardé à produire leurs effets sur l’économie, les deux derniers trimestres ont révélé une demande soutenue des Québécois pour nos produits, et ce, malgré les pressions inflationnistes et une augmentation rapide des taux d’intérêt.
Dans le domaine transactionnel, les deux derniers trimestres ont été particulièrement dynamiques, avec une consolidation accrue des réseaux de concessions. Une discussion que j’ai eue avec M. Maxime Théoret, associé-directeur chez Dealer Solutions Mergers and Acquisitions (DSMA), m’a rassuré quant à la valorisation de vos entreprises malgré l’augmentation du coût de l’argent et la présence de plusieurs tendances perturbatrices dans le marché. En outre, le cycle de transfert d’entreprises dans lequel nous sommes actuellement engagés me semble très peu affecté par le coût de l’argent et l’accès aux capitaux, et la fluctuation économique n’aurait pas eu d’impact sur le dynamisme dans l’achat ou la vente de concessions.
Du point de vue bancaire, nos partenaires les plus importants dans ce secteur ont partagé avec moi certaines données intéressantes. Bien que je ne puisse pas toutes les aborder aujourd’hui, force est de constater que l’ensemble des capitaux investis dans l’industrie sont restés dans notre secteur, ce qu’on ne peut pas affirmer pour l’ensemble des industries canadiennes importantes, y compris certains segments de la vente au détail.
De leur côté, les constructeurs d’automobiles continuent d’investir massivement dans la recherche et le développement de technologies avancées pour les véhicules ainsi que dans la construction de nouvelles usines pour répondre à la demande croissante des consommateurs. Au lieu de ralentir ces investissements, ils les ont intensifiés ces derniers mois afin de raccourcir les chaînes d’approvisionnement et de satisfaire les besoins immédiats des clients. Certains constructeurs plutôt optimistes ont même prédit une augmentation importante des ventes en 2023.
En résumé, en rétroaction au premier trimestre de 2023, je constate un niveau de confiance élevé chez les principaux acteurs de notre industrie, quant à notre capacité à surmonter les perturbations économiques actuelles. Un bon indicateur a été de constater la forte présence de nos partenaires, de nos fournisseurs et de nos collaborateurs lors des soirées avant-première du Salon de l’auto de Montréal et de Québec, ainsi que la grande affluence du public à ces événements qui ont largement dépassé les projections établies.
Cependant, il demeure un élément dont nous devons parler et qui aura des répercussions à long terme : notre capacité à attirer et à retenir une main-d’œuvre qualifiée, compétente et motivée pour soutenir nos opérations et notre croissance future. Malheureusement, la situation démographique du Québec liée au vieillissement de la population est l’une des pires à l’échelle mondiale. Depuis plus de dix ans maintenant, l’augmentation annuelle de la population active n’a pas dépassé 1 %. Bien qu’il soit évident que l’embauche de travailleurs étrangers ne soit pas la seule solution, le Québec limite excessivement cette option, ce que nous pourrions regretter dans les années à venir. Nous devons donc examiner attentivement nos alternatives, et la CCAQ s’affairera à développer diverses stratégies pour vous au cours des prochains mois.
